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le Vendredi 14 juillet 2000 0:00 | mis à jour le 20 mars 2025 10:35 Société

Le retour du St. Roch Navigation

Le retour du St. Roch Navigation
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Le navire St. Roch a sillonné les eaux de l’océan Arctique canadien comme nul autre vaisseau de son époque. Il a été le premier à naviguer le Passage du Nord-Ouest en partant de l’ouest. Son équipage a également fait de lui le premier bateau à faire le tour de l’Amérique du Nord lorsqu’il a traversé le canal de Panama en 1950. Il répétera l’exploit, mais dans la direction opposée, en 1954, avec l’agent de la GRC Henry Larsen à son bord. Depuis 1958, le navire repose dans un quai où il a été intégré aux expositions du Musée national maritime de Vancouver.

Aujourd’hui, sa gloire antérieure est en train de tomber en morceaux. Des caries sèches (champignons) sont en train de ronger l’embarcation de bois et de la transformer progressivement en poussière. Parcs Canada a retiré son appui financier en 1995 et depuis cette date, le musée manque les fonds nécessaires pour maintenir le fonctionnement et l’entretien de la barque, selon Stephen Ryback, le coordonnateur de projet de St. Roch II.

Les dirigeants du musée ont décidé de créer une réplique et de faire le tour du continent pour recueillir 3 millions de dollars. Ce montant servira à rénover le navire original. Le vaisseau patrouille de la GRC, le NADON, a été renommé St. Roch II pour l’expédition. Il a quitté le havre de Vancouver le premier juillet, date de la fête nationale, accompagné d’un autre bateau.

« Jusqu’à date, nous avons reçu 500 000 dollars, ce qui est suffisant pour couvrir les frais de l’expédition, mais insuffisant pour redonner au St. Roch son allure d’antan. Notre seul gros commanditaire est Alcan », a indiqué M. Ryback. Toujours selon ce dernier, il faudra une levée de fonds massive pour redonner l’éclat au bateau qui accueille plus de 100 000 visiteurs par année.

La mission aura pour but de recréer l’histoire du Nord et de la circumnavigation. Le St. Roch II jettera l’ancre dans les ports des communautés arctiques qui ont originalement été desservies. Des escales sont prévues à l’île Herschel, à Cambridge Bay, Gjoa Haven, Parsley Bay, Pond Inlet et Iqaluit. Aux T.N.-O., la gouverneure générale du Canada, Adrienne Clarkson, devrait embarquer à bord du navire à Tuktoyaktuk entre le 1er et le 3 août.

La croisière aura également un mandat anthropologique. Les membres de l’équipage transféreront des images du bateau original aux communautés visitées par l’agent Larsen et feront des entrevues avec les Inuits qui ont vu le navire. Ils demanderont également aux Inuits d’identifier les personnages sur les photos.

« L’histoire du St. Roch est très solidement documentée selon le point de vue de l’équipage. Elle serait encore meilleure s’il y avait plus de perspectives inuites », a précisé M. Ryback.

Des fouilles auront lieu pour retrouver quelques navires qui ont coulé dans les eaux glaciales. D’abord des recherches seront entreprises pour retrouver les vestiges des bateaux utilisés par Sir John Franklin dans sa recherche du Passage du Nord-Ouest. L’équipage cherchera également à retrouver les vestiges du Fort Jones, un navire qui accompagnait le St. Roch lorsqu’il a été détruit par la glace en 1937. Il est à noter que cet esquif a été construit selon un modèle semblable à celui du St. Roch. Les autres explorations se feront au large de l’île Herschel, où des baleiniers oeuvraient au début du vingtième siècle.