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le Vendredi 18 août 2000 0:00 | mis à jour le 20 mars 2025 10:35 Société

Une entreprise familiale Portrait du Nord

Une entreprise familiale Portrait du Nord
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Danny et Maxime Cimon ne se gênent pas pour faire les éloges de leur nouvel édifice, situé en banlieue de Yellowknife. La structure verte en forme rectangulaire est un véritable entrepôt contenant de l’équipement radiophonique et des trophées de chasse venant de partout à travers les T.N.-O. Onze employés travaillent pour la compagnie familiale Danmax, fondée en 1987.

Assis près d’une peau d’ours polaire entreposée dans la pièce qui deviendra éventuellement une salle de conférence, Danny Cimon a déclaré : « On a déménagé au moins 4 ou 5 fois au cours des treize dernières années. Notre premier bureau était situé en haut d’un lave-auto. » Il s’est dit soulagé d’avoir enfin trouvé un domicile fixe pour ses appareils radiophoniques et pour accueillir sa clientèle toujours grandissante.

Les deux frères, ainsi que les autres membres de leur famille ont connu un début spectaculaire. « Notre premier gros client a été la compagnie de taxis City Cabs. Nous avons monté leur système de radio », a souligné Maxime Cimon. « Aujourd’hui, c’est l’un de nos plus petits clients », a poursuivi son frère.

Au fil des ans, Danny et Maxime ont dû devenir des experts, ou plutôt des hommes à tout faire dans le domaine des télécommunications. Les développements technologiques et l’isolement nordique ont fait en sorte qu’ils ont appris à maîtriser plusieurs facettes de leur métier. « Si notre compagnie était établie à Edmonton, on s’occuperait uniquement des réseaux téléphoniques, du câble ou de la radio, tandis qu’à Yellowknife on s’occupe de tout », a vanté Maxime Cimon. Et Danny d’ajouter : « Nos employés prennent en moyenne entre une ou 2 années pour s’habituer à tout ce qu’on fait : satellite, ordinateurs, sécurité, etc. »

Le travail n’est certainement pas de tout repos. Les employés doivent remplir leur tâche et fournir plus de 10 heures par jours sur une base régulière. Lorsqu’un gros contrat exige des déplacements, les heures supplémentaires deviennent moins importantes.

« Nous avons visité des endroits où les touristes n’ont presque aucun accès, comme le parc Nahanni », a indiqué Danny Cimon. « Plusieurs endroits exigent des permis spéciaux et les voyages se font uniquement en hélicoptère. À Norman Wells, lorsque j’effectuais une réparation d’urgence sur un système de radio sur le sommet du mont Hammer, j’ai déjà vu un faux soleil en plein été lorsqu’il faisait clair 24 heures sur 24. »

Son frère de rétorquer : « J’ai navigué en hélicoptère avec des pilotes aventureux en plein milieu de canyons. Il faut croire que certains pilotes aiment bien s’amuser. »

La majorité du temps est consacrée au travail à l’entreprise familiale et aux heures de loisirs avec les membres de la famille. Lorsqu’il n’est pas en train de vendre un appareil à des clients, Maxime se plaît à organiser des pique-niques avec son épouse et ses quatre enfants.

« Lorsqu’on ne travaille pas, on dort », a-t-il déclaré, sourire aux lèvres. « Sérieusement, on fait de la motoneige et autant de sorties culturelles que possible avec la famille. »

Le français demeure toujours une priorité pour ces deux francophones qui ont quitté le Québec alors qu’ils étaient encore adolescents. Maxime Cimon compte bien envoyer ses enfants à l’École Allain St-Cyr. À l’entreprise, le service bilingue demeure encore un atout.

« Nous sommes plus à l’aise lorsque nous parlons en français. Notre but est d’engager le meilleur personnel possible. C’est un bonus si nous sommes en mesure d’embaucher une personne bilingue », a précisé Danny Cimon.

Ces derniers n’ont pas hésité à citer Pierre Lepage et Paul Villeneuve comme anciens employés francophones exemplaires qui se sont joints à leurs rangs au fil des ans. Les frères se disent prêts à affronter tous les défis en télécommunications pour les années à venir, maintenant qu’ils sont b ien confortablement installés et qu’ils ont élu domicile permanent.