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le Vendredi 1 Décembre 2000 0:00 | mis à jour le 20 mars 2025 10:35 Société

Il se cache dans son studio! L’art d’un francophone

Il se cache dans son studio! L’art d’un francophone
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« Toi, tu sculptes des mots. Moi, lorsque je sculpte la pierre, c’est plus risqué. Si j’en enlève trop, je ne peux pas recommencer. Si je casse le bras d’une de mes ¦uvres, c’est 15 heures de travail perdues », souligne François Thibault, un francophone d’origine ontarienne qui a adopté le Nord il y a une vingtaine d’années.

Auparavant situé dans le Center Square Mall, il est maintenant installé dans son nouveau studio, incognito. Tuyaux, fourneau, équipement, tout y est : tout ce qu’il a accumulé depuis 15 ans se trouve dans son modeste palais de l’artisan.

Depuis deux ans, François Thibault se donne à la création de bijoux en métaux précieux. Un premier accident, en 1982, lui avait fait prendre le chemin de la sculpture. « Ça m’a pris un autre accident pour explorer l’art de façonner le métal », mentionne François Thibault. Lors de l’achèvement d’une sculpture sur la colline parlementaire, il se blesse. Ses mains, meurtries par la vibration constante des outils électriques sculptant la pierre, doivent être ménagées. Il se met alors à sculpter dans la cire, utilisée pour créer le moule dans lequel est introduit l’or fondu. Le précieux métal doit être chauffé à une température variant de 1600 à 1750°F, selon sa pureté. De plus, la différence de poids entre l’or et la cire doit être prise en considération, la cire étant plus légère. Le moule contenant la sculpture de cire, une fois rempli du précieux métal, peut valoir son pesant d’or.

François cherche continuellement de nouveaux médiums. « Un médium avec lequel je n’ai jamais « joué », c’est une avenue qui pourrait m’apporter une certaine reconnaissance », affirme-t-il, en avouant qu’il n’est pas toujours facile de vivre de son art. « J’ai toujours eu de la misère et la seule chose que je peux dire : je n’ai pas arrêté ». Avec le développement de l’industrie du diamant, François Thibault est en mesure de créer des bijoux uniques sur lesquels trônent des diamants du Nord.

Il continuera à relever de nouveaux défis, lui qui n’a jamais suivi de formation en art. « Sans éducation formelle, il faut toujours essayer, essayer et essayer encore », s’exclame-t-il. Son studio compte quelques « livres de fou », comme il les appelle, dont il se sert pour apprendre de nouvelles techniques.

D’ailleurs, il débutera sous peu la construction d’une sculpture en acier inoxydable de 14 pieds par 20 pieds. Ne manquez pas cet être asexué (ci-dessous), qui sera situé dans le stationnement du Center Square Mall!