Lors d’un séjour à Londres, c’est elle que l’on accrochait par le bras pour demander son chemin. « Je me disais : pourquoi viennent-ils vers moi ? » Pourtant, lors de son arrivée en Angleterre, la jeune Française ne parlait pas un mot d’anglais, sa troisième langue.
« L’anglais, c’était du chinois pour moi », s’exclame, en riant, Marie-Christine Aubrey. Trois semaines après son arrivée, lors d’une soirée, elle aperçoit un jeune homme et souffle à une amie : « Tiens qu’est-ce qu’il a l’air Anglais ». Elle l’invite à danser, en français, il lui répond en anglais, and the rest is history comme le dit l’expression anglaise. « Je suis restée très Française, et mon mari devait apprendre le français. Il y a des gens que l’on peut refaire, moi, on ne me refait pas ! », lance-t-elle.
Du Caire à Dubaï, Marie-Christine Aubrey a toujours vécu selon deux grandes priorités : parler français et donner. Après une traversée de l’Atlantique et son arrivée à Montréal, pour occuper un emploi dans une institution financière, son bel Écossais répondait à une offre d’emploi soumise par le GTNO. « Je me suis dit, oh la la, non, je n’irai pas plus loin. Mais finalement, j’aime l’aventure, alors je lui ai répondu pourquoi pas ». Son mari est parti le premier pour le Nord. « Il m’a téléphoné et m’a annoncé : attend, il y a même une association francophone ! »
Celle qui avait dit à ses enfants que « l’on allait faire plaisir à papa pour un an et qu’on allait retourner à Montréal », habite maintenant Fort Smith depuis 9 ans ! Elle est partout !
Marie-Christine fait partie de l’Association des francophones de Fort Smith, elle agit en tant que vice-présidente du Regroupement des parents francophones des T.N.-O., elle prend part à un groupe d’aide pour les handicapés et elle donne également un coup de main à Circle of friends, un groupe qui fournit un soutien financier aux gens dans le besoin. Elle aime le bénévolat ! Imaginez, en plus de ces activités, elle trouve le temps de travailler à l’hôpital de Fort Smith et de faire de l’art, tout en étant la mère de deux filles et la femme d’un Écossais rencontré à Londres ! « J’aime travailler avec le public, c’est ma personnalité. Aider, c’est un petit peu moi ! Je crois que l’on naît avec ça ! », avoue la résidente de Fort Smith. Pas étonnant qu’elle s’engage dans plusieurs organisations de sa communauté. Elle raconte d’ailleurs l’histoire de cette dame autochtone qui s’exprime dans un mélange de français et de chipewyan. « Quand elle vient à l’hôpital, elle dit : je veux que la Française soit là », raconte Marie-Christine. Cette dernière parle français tous les jours. Elle apporte des magazines en français aux personnes âgées d’origine métisse. « Quand je leur parle en français, il y a une lumière dans leurs yeux. J’ai beaucoup de bonheur parce que je donne ce que j’aime », souligne Marie Christine en mentionnant qu’il ne faut jamais avoir peur. «Vous n’allez pas me choquer si vous parlez votre langue. C’est une partie de vous-même. Les gens viennent vers vous [quand ils sentent que vous êtes bien dans votre peau et que vous voulez échanger et partager] », explique-t-elle.
Si vous passez à Fort Smith, vous l’accrocherez sûrement par le bras, vous aussi !