Il est passionné par les voyages alors pourquoi ne pas joindre l’utile à l’agréable ! Originaire de Halifax, en Nouvelle-Écosse, il a complété sa maîtrise en biologie marine, et a débuté sa carrière en Russie sur la péninsule de Kula. « Je travaillais dans un camp de pêche américain, au milieu de nulle part avec des gens riches qui se payaient des voyages de pêche », lance Peter.
« En Russie, il y a encore quelques Lapons qui mènent une vie de nomade suivant les déplacements des rennes. Cette culture se meurt, mais elle ressemble beaucoup au mode de vie traditionnel des autochtones du Nord », raconte Peter. Après ce voyage de six mois, il a visité plusieurs villes de Russie, pour ensuite se diriger vers la Finlande et la Suède. Pas étonnant qu’il se retrouve aux Territoires du Nord-Ouest. Et pourtant, avant d’arriver dans le Grand Nord canadien, il a travaillé durant un an dans les Caraïbes, à l’île de Sainte-Lucie. « Je suis passé de +30šC à -30šC en arrivant ici. Adieu les récifs de coraux et bienvenue dans les lacs vierges des T.N.-O.
« Ce qui m’a le plus surpris c’est l’absence de végétation dans les lacs de l’Arctique. On penserait que les lacs sont morts, et pourtant, ils sont remplis de poissons », s’exclame celui dont le travail consiste à plonger dans les eaux glacées pour filmer les fonds sous-marins et les redessiner. « Mon travail consiste à faire des cartes des fonds du lac, après quoi nous choisissons des endroits stratégiques pour recréer des habitats pour les poissons », explique Peter. Par exemple, lorsque des lacs sont peu profonds, certains ayant seulement deux mètres de profondeur et gelant en totalité, Peter creuse à certains endroits pour s’assurer que les habitants du lac auront une place pour passer l’hiver.
L’architecte dessine l’habitat, les employés du secteur de la construction se chargent du dynamitage. Bien sûr, Peter croise des poissons énormes. « Certains d’entre eux ont 50, 75 et même 100 ans. Ce sont les poissons que l’on voit sur les photos de magazines, mais je ne crois pas que les gens réalisent cela. Ils sont très vieux et l’on devrait les laisser tranquilles ! », lance-t-il en riant. Il ajoute d’ailleurs que les gros poissons sont comme les gros homards de sa province d’origine. « Les gens achètent les plus gros homards en pensant qu’ils sont les meilleurs, mais c’est faux, ils goûtent l’eau », s’exclame le petit gars des Maritimes.
Entend-il retourner vers l’Est sous peu ? « Le Nord, c’est l’un de ces lieux qui s’impose à nous. Tu peux l’aimer ou le détester », avoue ce voyageur qui raffole des escapades en canot, perdu sur un lac désert. Cependant, la passion du voyage est toujours là, en lui. « Quand je ne peux voyager, je lis des guides Lonely Planet. »
Quelle sera sa prochaine destination ? « Les îles Maldives si je n’ai que quelques jours. Mais si j’ai six mois, je partirais bien pour l’Afrique », avoue-t-il. L’entrevue se termine et il me dit : « Je me sens en thérapie ». Bien voilà, la thérapie est terminée, mais l’aventure de cet architecte original ne l’est pas !