le Mardi 22 avril 2025
le Vendredi 13 avril 2001 0:00 | mis à jour le 20 mars 2025 10:35 Société

La passion a un nom : Marylène Deux Bretons en balade !

La passion a un nom : Marylène Deux Bretons en balade !
00:00 00:00

Au moment où vous lisez ces lignes, Marylène et son fils, Samuel, ont déjà quitté les vastes étendues de neige du Grand Nord, pour retourner à Vannes, en Bretagne. Toutefois, ce n’est qu’un au revoir ! Marylène travaille depuis maintenant six ans sur un projet né de la lecture des écrits de missionnaires français qui racontaient leur vie au Nord du 60e.

Ayant d’abord tenté d’écrire la vie d’un missionnaire, elle a dû prendre une autre voie puisque ce dernier « n’avait pas trop envie de me raconter sa vie alorsŠ », explique-t-elle. Marylène a donc décidé de raconter l’histoire des T.N.-O. à travers les yeux de trois missionnaires, dont l’un d’eux est toujours vivant, ayant sillonné le Nord entre 1850 et 1970. « Je me suis intéressée à la région. Je voulais savoir comment on vivait aux T.N.-O. entre 1850 et 1970. », indique Marylène. « Je suis en admiration devant la résistance de ce peuple [déné] qui vivait sur la terre en dépit des -40šC et -50šC, tout en apprivoisant la solitude. Je ne me sens pas capable d’en faire autant ! », ajoute-elle.

Pourtant, elle a déjà visité plusieurs communautés, comme Dèliné, pour y rencontrer des aînées. Marylène souhaite également faire une exposition, en France, qui portera sur l’art déné. « Je voulais rencontrer les personnes qui avaient confectionné ces objets pour voir leur environnement. Quand ces femmes disparaîtront, elles emporteront avec elles une partie de ces traditions. J’aimerais que leurs ¦uvres demeurent », avoue Marylène, qui a accumulé quelque 80 objets d’art lors de ses visites. Elle a d’ailleurs reçu plusieurs peaux d’animaux, une gracieuseté du ministère des Ressources, de la Faune et du Développement économique. « Sa maison est pleine », lance son fils, Samuel.

D’ailleurs, si les rêves de Marylène se concrétisent, il va lui falloir un entrepôt ! Elle souhaite recréer le milieu ambiant dans lequel vivaient les Dénés. « J’aimerais ramener une maison en rondins, un poêle et un traîneau ! », dit-elle en riant. Imaginez, une maison en rondin qui traverse l’Atlantique ! « Je manque de finances, je cherche quelqu’un qui souhaiterait participer au projet pour effectuer le transport ! », lance-t-elle en riant. Et Samuel d’ajouter à la blague : « On pourrait la transporter rondin par rondin ! »

Il faut le mentionner, Marylène voyage aux Territoires avec ses économies. Infirmière auprès des personnes âgées, elle travaille pour payer ses voyages avec l’espoir que des organismes s’intéressent à son projet. « Pour l’instant, c’est notre argent personnel. On est très motivé ! », affirme Marylène en regardant son fils qui l’accompagne pour faire du repérage et possiblement tourner un film sur les Territoires.

« Les Dénés, personne ne les connaît. On les confond souvent avec les Inuits. Pourtant, leur culture est vraiment différente. Pour les Français, mon livre et l’exposition seront une ouverture sur cette partie du globe », avoue Marylène.

Le séjour de Marylène au Nord sera donc une découverte pour certains Français, tout comme elle le fut pour les Dénés. « Ça les dépassait ! Ils ne comprenaient pas pourquoi, moi, Française, je m’intéressais à leurs arts ! Personnellement, je crois aux vies antérieures. Qui sait, peut-être que dans une autre vie »

« Les gens ne comprennent pas que je vienne dans le Nord », s’exclame cette femme au large sourire, qui a déjà écrit trois livres sur le nord de l’Inde. Le froid, elle connaît et elle aime, tout comme les voyages. D’ailleurs, pour son fils Samuel, ce premier séjour dans le Nord n’est qu’une des multiples aventures qu’il a vécues avec ses parents. Marylène et son mari ont sillonné l’Europe de la Finlande à la Turquie, en passant également par la Russie, avec leur trois enfants à bord d’une camionnette, genre Westfalia ! Puis, les enfants vieillissants, ils ont troqué leur véhicule pour un simple sac à dos, direction l’Himalaya ! Pas étonnant de la voir aux Territoires du Nord-Ouest ! Et avec un peu de chance et beaucoup de travail, ils reviendront !