le Dimanche 20 avril 2025
le Vendredi 17 août 2001 0:00 | mis à jour le 20 mars 2025 10:35 Société

Histoire chavirante Exposition sur le canot

Histoire chavirante Exposition sur le canot
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Le musée de Yellowknife retrace l’histoire du canoë et de son influence sur le commerce de la fourrure à travers l’exposition itinérante Le Canot, une icône culturelle canadienne. Adapté à la géographie escarpée du continent, aux multiples voies navigables, le canot a mené les premières expéditions commerciales et cartographiques. Une épopée ethnologique qui a remonté le courant et qui a écrit sa propre histoire.

Près de 17 caisses de bois ont abrité, de l’Ontario jusqu’à Yellowknife, quelques spécimens de canots pour cette installation pédagogique, qui a été dessinée et aménagée spécialement par le Musée Canadien du canot, situé à Peterborough, en Ontario. Kayaks, canots monoxyles, en peau d’orignal ou en écorce de bouleau, faits de hêtre, cèdre ou épinette blanche, toute la gamme des embarcations indigènes trouve sa place dans cette rétrospective historique.

« Les techniques sont sensiblement les mêmes, seules les formes changent », explique la directrice par intérim du centre, Barbara Cameron. « Les Dénés, à titre d’exemple, dans la construction d’un canot destiné à naviguer sur le Grand lac des Esclaves, refermaient l’avant et l’arrière du canot pour éviter que les vagues du lac ne pénètrent à l’intérieur. » Les obstacles entre les cours d’eau ont également influencé la fabrication. « Leurs canots ne faisaient pas plus de 20 ou 25 livres, car il y avait beaucoup de portages à faire », ajoute la directrice.

Le musée a profité du passage de cette exposition pour l’annexer à une pièce de leur collection permanente. Un bateau en peau d’orignal de 44 pieds de long confectionné par un groupe d’aînés d’origine dénée de Tulita et de Deline constitue la pièce maîtresse de la galerie. « C’est un projet venant de la communauté, afin d’enseigner aux plus jeunes les techniques de fabrication avant qu’elles ne se perdent », indique Barbara Cameron. Cette entreprise a été menée à terme en 1981, dans le cadre d’un partenariat entre le centre et les communautés. « Nous travaillons continuellement avec les communautés pour développer des projets », ajoute la directrice. Parallèlement à ce bateau qui était utilisé lors du commerce de la fourrure, le musée présente le documentaire The last mooseskin boat, du cinéaste déné Raymond Yakeleya, qui raconte en détail sa fabrication. Utilisée vers la fin du 19e siècle jusqu’en 1920, cette variante de canot aux proportions titanesques était le moyen de transport typique des Dénés de l’ouest du fleuve Mackenzie. Seuls outils : une hache, un couteau croche et une alène pour la construction de ce bateau qui pouvait transporter durant plusieurs jours une équipée avec fourrures et nourriture. L’exposition esquisse également les prouesses techniques des Algonquins, Mi’Kmaqs et Chippewas à l’Est et Nuu-chah-nulth et Salish du littoral à l’Ouest. Photos, échantillons de matériaux et écrits complètent cette rétrospective présentée au Centre du patrimoine septentrional jusqu’au 31 décembre.