Celle qui s’est lancée dans le bénévolat « en grosse partie pour ses enfants », le fait maintenant pour elle-même !
« Si l’on fait du bénévolat pour les choses qui nous tiennent à c¦ur, c’est égoïste ! », lance Anne Church en riant. Un bel égoïsme toutefois, puisque la résidente d’Inuvik investit son temps dans la toute jeune Association des francophones du delta du Mackenzie.
Arrivée à Inuvik pour suivre son mari, Anne Church entame sa deuxième année dans cette communauté d’environ 3000 habitants. « Je voulais vivre quelque chose d’assez différent et apprendre sur les peuples autochtones », souligne la native d’Edmonton, qui a toutefois passé une partie de sa vie au Nouveau-Brunswick.
De son propre aveu, elle n’était pas venue « avec l’idée que les services seraient disponibles en français », et la voilà qui se retrouve à offrir ses services d’une manière bien spéciale !
« Du côté social, ça fait du bien de se retrouver entre francophones et de piquer une jasette », s’exclame Anne Church, qui a tenu le fort de l’Association, puisque plusieurs bénévoles ont quitté la communauté depuis juin dernier, dont le président Patrice Brideau et le vice-président, Albert Basque. « On a perdu tout l’exécutif. »
Loin de se décourager, Anne Church avoue qu’elle est « habituée ». « Ça nous a pris huit ans avant d’obtenir un centre scolaire communautaire francophone au Nouveau-Brunswick. On a eu nos moments de découragement, mais j’ai passé au travers », raconte-t-elle. « Et puis, je ne suis pas négative ; je vois rarement le verre à moitié vide ! »
D’ailleurs, la relève est arrivée à Inuvik. Quatre nouvelles personnes ont assisté à la première réunion. D’ailleurs, si vous vous exprimez en français à Inuvik, vous pourriez entendre « Ah, un nouvel arrivant ! », en vous faisant prendre par le bras !
« Nous avons tenu une réunion et il y a une belle petite énergie qui se dégage ! », souligne Anne Church. « Je pense qu’il y a des liens à créer ! » L’Association tiendra sa réunion annuelle le 13 octobre prochain. Une rencontre est également prévue le 27 septembre à 19 h à la bibliothèque municipale d’Inuvik. « Avec l’isolement que l’on vit, c’est important que les gens se voient et ça rayonne ! », soutient celle qui se déclare « la vieille »
« Ils [nouveaux membres] me disent vous », lance Anne Church, en éclatant de rire, et en ajoutant de ne pas mettre cette dernière citation dans le journal. Trop tard !
Pssst. Ne lui dites pas vous, de grâce !
Sa devise : « Tu reçois plus que ce que tu donnes ! »
La francophonie pour elle : « C’est dans mon âme, ça fait partie intégrante de ce que je suis ! », nous révèle cette fière Acadienne.