Debout, sous le chaud soleil de Yellowknife, l’artiste pointe du doigt son carnet à dessins, là où s’embrouillent et prennent forme ses idées. » Pour moi, dessiner est la première forme d’art « , explique Bill Nasolaguak, en tournant les pages.
Des femmes aux multiples visages apparaissent et l’artiste avoue qu’il prend ses modèles dans les pages de magazine, » préférablement les publicités Victoria’s Secret « , admet-il en riant. Il garde la main en dessinant ce qu’il observe. » Je dessine ma vie ! « , lance-t-il, en soufflant que les gens auraient une bonne idée de sa vie en feuilletant les pages de son carnet.
» Je ne me souviens pas à quel âge j’ai débuté le dessin. J’avais remporté un concours et le premier prix consistait en une montre qui faisait entièrement le tour de mon poignet ! « , s’exclame, en riant, le petit gars de Tuktoyaktuk.
D’ailleurs, l’art s’est emparé non seulement de Bill, mais également de ses deux frères, dont Eli, qui était de retour cette année pour cet atelier de sculpteurs originaires de Tuktoyaktuk. Organisé en plein coeur du centre ville de Yellowknife, c’est la deuxième année que la galerie Nor-Art International rapproche l’art des gens.
Armé d’un bloc de pierre brésilienne (voir photo), Bill Nasogaluak a choisi de représenter la violence, pour faire écho aux événements du 11 septembre dernier aux États-Unis. » Je veux créer un drum sur lequel on frappe avec violence « , indique celui qui est reconnu pour ses oeuvres aux multiples facettes. Ses sculptures, il ne les dessine pas sur papier mais bien dans sa tête.
» Je regarde le bloc, je le regarde encore, puis je le dessine dans ma tête et j’entreprends de le sculpter seulement lorsque je l’ai terminé dans ma tête « , indique Bill Nasogaluak.
Il rêve de la Renaissance
Fasciné par cette époque, Bill Nasogaluak aimerait réaliser des oeuvres grandeur nature en marbre. » Présentement, mes sculptures ne sont qu’une forme d’apprentissage, car je souhaite créer des formes humaines « , souligne-t-il, en mentionnant ne connaître aucun artiste créant des oeuvres grandeur nature, comme il s’en faisait du temps de la Renaissance. » J’aime cette période puisqu’à l’époque, il n’y avait ni télévision ni vidéo. Aujourd’hui, nous sommes tellement bombardés par la technologie que nous perdons notre intimité avec l’art « , soutient l’artiste. En attendant, de réaliser ce rêve, il voyage dans les grandes villes européennes. » J’ai visité Florence, en Italie. »
» Je serais un chef cuisinier puisque créer des plats, c’est un peu comme l’art ! » En attendant de déguster un plat du chef Bill Nagogaluak, vous pouvez admirer son travail à Galerie Nor-Art au Center Square Mall de Yellowknife !