Les premiers pas de Guy Nantel dans le monde de l’humour ont été faits il y a une quinzaine d’années. Il faisait alors partie de César et ses salades. Diplômé de l’École nationale de l’humour, il prend une pause en 1993-1994 pour se consacrer à un grand défi : la Course destination monde, diffusée à Radio-Canada. Après avoir remporté les honneurs de la prestigieuse émission et réalisé deux films en deux ans pour le compte de l’Office nationale du film, il revient sur scène en 1996 pour présenter son premier spectacle solo.
Dès lors, on le compare à Yvon Deschamps. Les thèmes qu’il aborde, souvent à caractère social, lui donne une crédibilité et donne un souffle nouveau à cet art qui se retrouve trop souvent en bas de la ceinture. « Je ne parle pas juste du beau temps pis de ma blonde. Je parle beaucoup de politique, de problèmes sociaux. Je n’ai jamais connu un humoriste qui a changé la réalité du monde, mais j’ai l’impression de sensibiliser les gens sur certaines choses. Cependant, je ne m’en fais pas une mission », explique-t-il.
Est-ce que le fait d’avoir fait le tour du monde pour la Course a changé sa façon d’interpréter les sujets? « C’est difficile de savoir ce que ça a changé. Au point de vue personnel et de la carrière, ça raffine les affaires », de penser l’humoriste que l’on a pu voir dans plusieurs émissions populaires, dont Piment Fort et Fais-moi rire. Mais est-il un humoriste engagé? « Quand j’ai des contrats! », lance-t-il en riant. En fait, les choses vont bien pour Guy Nantel. Après avoir promené son premier spectacle intitulé « Par la porte d’en arrière » un peu partout, il est présentement à peaufiner son second spectacle en solo. « Les gens de Yellowknife pourront voir des parties de mon premier spectacle et de mon deuxième spectacle ». Ce spectacle prévu pour le printemps pourrait d’ailleurs s’appeler « Je ne suis pas à vendre », « mais ce n’est pas certain, c’est la première fois que je le dis », précise-t-il.
Le spectacle de Guy Nantel contiendra donc plusieurs observations que l’humoriste fait par rapport à la vie et à la société. Un numéro sur les événements du 11 septembre est d’ailleurs au point et pourrait très bien être présenté le 14 décembre prochain à Yellowknife. « Ce sont des sujets assez difficiles, mais on ne peut pas passer à côté non plus. S’il n’y a pas un humoriste qui en parle, c’est qu’il n’y a personne qui fait ses devoirs. S’il y a quelque chose qui a changé l’humanité depuis que je suis en vie, c’est bien ça » d’affirmer Guy Nantel.
Parmi les autres sujets abordés, on retrouvera, bien sûr, les voyages, les Américains, la télévision et la publicité. Guy Nantel s’inspire de ce qu’il voit autour de lui pour écrire ses numéros. Mais attention, il pourrait très bien s’inspirer de son public lors de son spectacle. « Je trouve qu’il n’y a pas beaucoup d’artistes qui parlent vraiment au monde. C’est important de jouer pour les gens, et avec les gens. Pendant les spectacles, je passe rarement à côté de ce qui se passe dans la salle », soutient-il. De plus, Guy Nantel connaît la communauté francophone de Yellowknife. Ce dernier est en effet venu faire son tour en 1998, dans le cadre de reportages pour le compte du Festival Juste pour rire. À cette occasion, il avait visité des communautés francophones à travers le Canada et faisait part de ses « découvertes » à l’écran.
« Ce sera cependant la première fois que j’irai dans le Grand Nord en hiver. Comme je passerai trois jours là-bas, j’ai demandé à ce qu’on m’informe sur les activités que je pourrais y faire », de raconter Guy Nantel. A-t-il encore la bougeotte? « L’été prochain, nous avons le projet d’aller visiter la Bolivie et le Pérou, mais ce n’est pas encore certain. Nous avions pensé aller en Turquie, mais avec ce qui se passe, on va attendre un peu », de lancer celui qui n’a jamais été en Amérique du Sud, malgré le fait qu’il parle de la Colombie dans son spectacle. « Je ne suis pas allé à autant de place que j’en parle il y a bien de la fiction », avoue-t-il. De toutes façons, tout le monde sait qu’en humour, toute fiction est parfois bonne à dire.