Elles sont trois et viennent de milieux différents. L’une a 14 ans et est étudiante. Il s’agit de Lucie Sénéchal de Rae Edzo. Une autre est dans la quarantaine et est médecin pédiatre. Il s’agit de Nicole Chatel. Enfin, la troisième personne est dans la trentaine et est mère à temps plein, il s’agit de Chantal Desgagnés. Pour ces trois femmes, leurs pairs ont peut-être oublié l’importance de leur rôle de mère. Celles-ci ont été invitées à faire connaître leur point de vue sur la condition des femmes.

Le travail

Selon les trois intervenantes, de grands progrès ont été effectués par les femmes au chapitre de l’accessibilité au marché du travail. « Ici, nous sommes chanceuses parce que l’on voit des femmes dans presque tous les domaines. Cependant, il y a encore du travail à faire, puisque les débats sur l’équité salariale existent encore et il y a toutes sortes de luttes sur le sujet », analyse Chantal Desgagnés.

La famille

Les possibilités d’accéder au marché du travail amènent cependant un nouveau problème. En effet, c’est souvent sur les femmes que reposent la plupart des responsabilités familiales. « La femme sera toujours mère de famille et les responsabilités de la maison retombent presque toujours sur elles. Il va falloir que les patrons réalisent que la femme veut travailler, mais qu’elle a aussi un travail très important à la maison », de soutenir Nicole Chatel qui dit avoir l’occasion de voir régulièrement des mères de famille qui aimeraient travailler moins, mais pour qui c’est impossible.

Lucie Sénéchal, quant à elle, aimerait bien pouvoir bien concilier sa vie familiale avec son travail. Les trois femmes croient que la base du problème est la possibilité de faire des choix. Dans son travail, Nicole dit constater qu’une mère absente peut manquer à certains enfants. Alors qu’elle enseignait, Chantal a aussi noté des différences au point de vue du comportement de ses élèves.

Toutes les trois s’entendent pour dire que le rôle des hommes a changé au fil des ans et que ces derniers sont maintenant plus ouverts, plus présents.

Chantal est d’accord avec le fait que l’homme peut prendre la relève dans une famille. « Oui, c’est possible et chapeau aux hommes qui le font. Mais il ne faut pas oublier que les hommes et les femmes sont différents dans leur approche. C’est là que la mère est peut-être mieux outillée pour aborder certains sujets », lance-t-elle. Même chez un nouveau-né, les différences entre garçons et filles sont visibles, de faire savoir, Nicole, ce qui mène à la conclusion que ces rôles prédéfinis ne sont pas acquis, mais plutôt innés.

Le féminisme

« ; J’ai décroché quand le féminisme est arrivé à l’extrême. Quand la femme à la maison a commencé à être dénigrée. Je crois que nous sommes faites pour avoir et élever des enfants. Je suis d’accord avec le fait qu’il faut travailler, je suis d’ailleurs une femme de carrière, je vais retourner au travail un jour. Par contre, il faut établir des priorités et ceux qui ont le choix et qui peuvent le faire devraient pouvoir rester à la maison si elles le désirent », de lancer Chantal.

Quant à Lucie, elle craint que le mouvement féministe en vienne à exclure les hommes. « Si les femmes devaient tout dominer, il n’y aurait plus d’égalité », croit-elle. « L’égalité, c’est important, mais il faut aussi savoir reconnaître les différences. D’un côté, le féminisme a peut-être été trop loin et j’espère que ça va revenir sur le fait que la femme a un rôle très spécial dans notre société », d’ajouter Nicole.