Les Territoires du Nord-Ouest ont enregistré une baisse de la population de 2 312 personnes au cours de la période de 1996 à 2001, ce qui représente une décroissance démographique de 5.8 %. Seuls le Yukon, avec – 6,8 % et Terre-Neuve avec – 7 %, déclassent les T.N.-O., qui a enregistré une population de 37 360 personnes en 2001, comparativement à 39 672 habitants lors du dernier recensement de 1996. C’est ce qui se dégage des dernières données publiées par Statistique Canada sur le recensement du 15 mai 2001.
C’est la première fois que les &nb sp; T.N.-O. accuse une baisse de sa population au cours des 50 dernières années. Lors du recensement de 1996, la croissance se chiffrait à 9 %. Il y a trente ans, en 1971, la hausse était de 21,1 %. En 1986, la population des T.N.-O. était de 52 000 habitants.
Le Nunavut, quant à lui, a enregistré une hausse de 8,1 %, l’un des meilleurs taux de croissance au Canada avec l’Alberta, qui arrive en tête de liste avec 10,3 %. En 1999, les T.N.-O. ont été amputés d’une partie de leur territoire avec la création du Nunavut. Est-ce que la migration des employés du gouvernement des T.N.-O. vers le Nunavut explique cette baisse ? Il ne semble pas, selon François Nault, démographe pour Statistique Canada, car les données de 1996 des T.N.-O. ont été réajustées sans la portion de la population habitant à l’intérieur des frontières du nouveau territoire. « Nos données de migration démontrent le contraire, explique le démographe. Au cours des cinq dernières années, le gain net des T.N.-O. sur le Nunavut a été de 400 personnes. »
Le bureau de Statistique Canada pourrait procéder à un réajustement des données pour les T.N.-O. d’ici une année, compte tenu du sous-dénombrement qu’enregistrent les T.N.-O. à chaque recensement. En 1996, 4,5 % de la population n’a pas été rejointe par le processus de recensement, comparativement à 2,9 % pour le Canada. « Nous avons des difficultés à faire le dénombrement sur un territoire aussi vaste et peu peuplé. Il y a également beaucoup de travailleurs temporaires qui n’ont pas indiqué sur leur formulaire que les T.N.-O. est leur lieu de résidence », analyse François Nault.
Le découpage par villes, villages et réserves indiennes démontre que plus de la moitié des communautés des T.N.-O ont subi une baisse de leur population au cours des quatre dernières années. Enterprise, situé au sud de Hay River, arrive au premier rang des communautés qui accusent une chute de leur population, avec une variation démographique qui atteint – 29,1 %. Viennent ensuite les communautés de Lutselk’e et de Norman Wells, avec des baisses respectives de 18,4 % et 16,5 %.
Yellowknife a vu une diminution de son nombre de résidents en 2001 avec une baisse de 4 %. La capitale des T.N.-O. a recensé 16 541 résidents en 2001, comparativement à 17 275 en 1996. Les villes de Hay River, d’Inuvik et de Fort Smith sont toutes sous la barre du zéro, avec une décroissance se chiffrant respectivement à 2,8 %, 12,2 % et 10,5 %.
Douze communautés sur 40 ont observé une hausse de leur population aux T.N.-O. Parmi celles-ci, notons la communauté de Tsiigehtchic, qui, avec l’arrivée d’une trentaine de personnes, atteint une croissance démographique de 20,4 %. La communauté du delta du Mackenzie est suivie de Colville Lake, dans le Sahtu, avec une croissance de 13,3 % et de Kakisa, dans le Deh Cho, qui observe une hausse de 11,1 %.
Le recensement de 2001 a rejoint environ 12 millions de ménages au Canada, dispersés dans plus de 6 000 villes, villages et réserves indiennes. Les prochains chiffres, sur l’âge et le sexe, seront diffusés le 16 juillet. Les données sur l’état matrimonial, l’union libre, les familles, les logements et les ménages seront publiés le 22 octobre alors que les chiffres sur la langue et la mobilité le seront le 10 décembre prochain.