L’événement s’appellera « Retour vers le futur 2002 ». Il s’agira de la première activité d’envergure organisée par « The Living History Society ». L’objectifs de ces quelques deux journées et demie de discussions sera, pour les gens du Nord, de faire le point sur les gains des 25 dernières années. Pour les Canadiens du Sud du 60e parallèle, de découvrir les nouveaux Territoires du Nord-Ouest : «l’un des secrets les mieux gardés du pays ». « C’est une région du Canada qui touche beaucoup à l’identité du pays. Le Nord et les T.N.-O., ça occupe beaucoup de place dans l’image que l’on a du Canada. Mais c’est aussi une région qui a vécu des changements incroyables au cours des 25 dernières années. Il y a 25 ans, nous n’avions même pas un gouvernement élu », de relater Marie Wilson, directrice de projet pour le symposium auquel assisteront la gouverneur générale Adrienne Clarckson et son époux, l’écrivain John Ralston Saul. En juin prochain, les Territoires du Nord-Ouest célébreront le 25e anniversaire du dépôt du rapport de la Commission Berger. « Beaucoup de gens disent que ça été un moment clé, un tournant pour l’histoire des T.N.-O. C’était la première fois qu’il y avait une possibilité pour tout le monde de se faire entendre. Il s’agissait d’une opportunité de dialogue national entre les gens du Sud et les gens du Nord », d’expliquer Mme Wilson. Le rapport final du juge Thomas Berger signifiait, entre autres, que le gouvernement fédéral devrait régler les questions de revendications territoriales avant de travailler à installer un pipeline dans la vallée du Mackenzie.
« Les Autochtones des Territoires du Nord-Ouest ont alors eu la possibilité de se faire entendre. Depuis ce temps, ils n’ont pas arrêté de parler », de renchérir Mme Wilson qui évoque l’évolution qu’ont connu les Territoires à la suite de cette sortie à commencer par l’instauration d’un gouvernement « très spécial » au Canada.
Du positif
Ces leaders, politiciens, aînés et gens d’affaires, qui ont forgé l’histoire récente des T.N.-O., se concentreront principalement sur le positif. « Les médias sont très bons pour nous rappeler les enjeux et les problèmes sociaux », de faire savoir le vice-premier ministre, Jim Antoine. Pour Mme Wilson, c’est la façon d’aborder le problème qui sera différente. « Je suis sûre qu’on va aborder ce sujet aussi. Nous allons nous demander s’il y a quelque chose du passé qui peut nous inspirer pour l’avenir », dit-elle.
Lorsqu’elle parle de se concentrer sur le positif, Mme Wilson prend pour exemple le fait que les Autochtones des T.N.-O. n’ont jamais pris les armes contre le gouvernement, comme ce fut le cas à Burnt Church ou à Restigouche. « C’est peut-être une valeur pour le reste du pays. Comment est-ce qu’on peut avoir une société qui est tellement mixte et que l’on puisse trouver des solutions à nos problèmes sans avoir recours aux armes, aux batailles et aux controverses », d’expliquer Mme Wilson.
Beaucoup d’argent
Le budget total pour le symposium « Retour vers le futur 2002 », au cours duquel on produira, entre autres, des vidéocassettes sur l’histoire ténoise, est d’environ 500 000 $. Le gouvernement fédéral a déjà confirmé l’apport de 155 000 $, alors que l’organisation de l’événement en espère 165 000 $.
Le Conseil pour l’unité canadienne, dont Mme Wilson assume la direction au niveau territorial, est un donateur « Rayuka », c’est à dire qu’il contribue pour un montant allant de 25 000 à 49 000 dollars. La directrice régionale pour le bureau des Prairies et du Nord, pour le Conseil, Michèle Stammers, a confirmé l’octroi de 25 000 $, plus de l’aide en ressources-conseil, pour l’organisation de l’événement. « Nous essayons d’aider autant que possible, que ce soit du point de vue des communications, de la préparation de l’agenda de la conférence ou de la levée de fonds », dit-elle.
Enfin, le gouvernement territorial a confirmé une contribution de 100 000 $ à l’organisation de l’événement. Comme Mme Wilson est l’épouse du premier ministre Stephen Kakfwi, la demande est parvenue au gouvernement par le biais du bureau du vice-premier ministre. Au cours de la conférence de presse du 1er mai dernier, plusieurs journalistes ont questionné la rapidité avec laquelle l’allocation du montant a été confirmée.
Pour Marie Wilson, « on ne peut jamais se battre contre des apparences (de conflit). Au conseil, on a cherché à savoir comment aborder le gouvernement et on nous a répondu qu’il fallait passer par le bureau du vice-premier ministre et c’est ce que nous avons fait. Pour la suite du processus, c’est au gouvernement d’y répondre. » Mme Wilson rappelle aussi que de nombreuses entreprises privées ont participé au financement du projet, ce qui justifie son importance.
En fait, la contribution gouvernementale pour ce projet a suscité beaucoup de remous au cours des derniers mois, allant du montant accordé à l’activité, jusqu’au ministre responsable du dossier. « Je suis content d’annoncer que le GTNO contribuera avec la Living history Society, a déclaré Jim Antoine au cours de la conférence de presse, nous devons passer à travers tout le processus et le ministre Ootes gérera le dossier », a-t-il ajouté. Le vice-premier ministre a expliqué que si un montant était déjà inscrit au dernier budget pour le symposium, malgré le fait qu’aucune demande de subvention n’avait été déposée, c’est parce qu’il « savait que ça viendrait »