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le Vendredi 2 août 2002 0:00 | mis à jour le 20 mars 2025 10:35 Société

Cuisiner pour les ministres De la bonne pâte

Cuisiner pour les ministres De la bonne pâte
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De l’électronique à la cuisine, Patrice Brideau nourrit maintenant les élus.

Après avoir travaillé 18 ans comme technicien en électronique pour les équipements de bureaux à Montréal, Patrice Brideau déménage vers Vancouver. De là, il était loin de se douter que sa carrière se tournerait vers les cuisines du Grand Nord. Natif de Tracadie-Sheila, au Nouveau-Brunswick, Patrice Brideau en avait assez de l’insécurité dans laquelle il se retrouvait à Montréal. « Il y avait beaucoup de concurrence là-bas. Les compagnies s’achetaient les unes les autres. Je me retrouvais toujours à devoir tout recommencer à zéro. J’étais tanné de ça, alors je suis parti de Montréal pour me retrouver à Vancouver », raconte-t-il.

Drôle de coïncidence, alors qu’il était dans un centre de main d’œuvre à Vancouver, il rencontre une de ses connaissances de son village natal. C’est par son entremise que Patrice entreprend le voyage qui le conduira vers Inuvik, où il débutera comme livreur de pizza.

« Je me suis fait un ami, à Inuvik, qui venait d’Angleterre, il était chef cuisinier et il projetait d’ouvrir un restaurant. Il m’a demandé si j’étais intéressé à travailler avec lui. Je n’avais alors aucune expérience dans la cuisine et il m’a offert de me l’apprendre et j’ai travaillé avec lui pendant un an, jusqu’à ce que son restaurant soit acheté par le Groupe Delta Mackenzie », de relater M. Brideau.

Comme le restaurant pour lequel Patrice travaillait a été transformé en salle de billard, ce dernier s’est retrouvé gérant pour un autre restaurant durant un an. « Les propriétaires ont ensuite fait banqueroute. Ils ont visé trop haut et ça les a obligés à fermer les lieux », se souvient-il.

Après cinq années et demie à Inuvik, Patrice prend la direction du Sud, tout en restant dans le Nord. Celui-ci s’établit effectivement à Yellowknife, où il débute une formation qui lui permettra de travailler dans la charpenterie. Un malentendu entre le collège et la compagnie pour laquelle il travaillait met cependant un terme à sa formation avant la fin.

Encore une fois, c’est le hasard qui amène Patrice vers le café de l’Assemblée législative. Alors qu’il accompagne sa « douce-moitié » pour une cérémonie de remise des diplômes dans le Grand hall, il rencontre la gérante actuelle du café, avec qui il avait déjà travaillé à la cafétéria de l’Hôpital Stanton. Voilà que Patrice Brideau débute un nouveau boulot.

Après plusieurs années dans les cuisines des restaurants, Patrice Brideau jouit maintenant d’un travail moins stressant. « C’est absolument différent d’un restaurant, où tu te tapes des 12 heures de travail. Dans un restaurant, c’est constamment sans arrêt. Tu te « garoches » comme un fou ! Ici, c’est plus relax, tu as le temps de faire de bonnes choses, des bons repas pour ces ministres et les gens qui travaillent à l’Assemblée », d’analyser celui qui doit tout de même préparer environ 200 repas par jour lors des mois occupés.

Mais qu’est-ce que ça mange un ministre ? « Ça mange difficile ! Mais sur les heures de dîner, ils ne mangeront rien de lourd, surtout de la soupe et des sandwichs. Ils savent que s’ils mangent trop, ça va les endormir et ils ne seront pas aptes à faire leur travail », de répondre le cuisinier.

Patrice Brideau ne met cependant pas une croix définitive sur la poursuite de sa carrière en électronique. « Ça dépend des offres. Ça pourrait arriver que je retourne en électronique. Mais tu ne peux pas traîner longtemps hors de ce domaine-là parce que ça avance toujours. Il y a des changements tous les dix mois. Il faut se recycler constamment », de mentionner celui qui garde quelques projets en tête au point de vue cuisine.