Après avoir parcouru en voiture les milliers de kilomètres qui la séparaient de Yellowknife, la nouvelle adjointe administrative de la Fédération Franco-TéNOise, Jocelyne Chrétien, est arrivée dans la capitale des TNO.

Épuisée par un rythme de vie qui ne lui laissait plus le temps de souffler, la propriétaire d’un gros casse-croûte de quatre-vingts places situé sur la Rive-Sud de Montréal, s’est décidée un jour à regarder les offres d’emplois du quotidien La Presse.

« Depuis longtemps, j’avais envie de partir, de changer de vie, de prendre du bon temps et de changer de boulot. » explique-t-elle.

Voilà tout près de cinq ans que notre restauratrice, originaire d’Asbestos, au Québec, travaille 363 jours par année. « Je pense qu’on s’oublie dans tout ça. On réalise que c’est important de prendre le temps de gagner sa vie, mais il faut aussi profiter du temps qu’on a pour ne pas arriver à soixante-cinq ans à moitié mort.»

Elle souhaite avoir le temps de s’occuper d’elle, de pouvoir pratiquer les activités et sports de plein air que lui offre Yellowknife. Elle travaillera aussi ses vitraux, une véritable passion.

Comme la bosse des mathématiques lui fut donnée à la naissance, Jocelyne se dirigea tout naturellement vers le baccalauréat en sciences commerciales des Hautes Études Commerciales, à une époque où les femmes se faisaient bien rares sur les bancs des cours d’administration. Le diplôme en poche en 1969, elle travailla par la suite comme directrice de divers organismes et fut propriétaire de plusieurs commerces.

Elle s’est promenée de par le Québec et a également travaillé dans la capitale nationale, à l’École de médecine.

Pour la première fois, elle n’occupera pas le siège de la direction, mais ce changement lui convient :« Ce sera un travail d’équipe, je travaillerai avec Léo-Paul Provencher (le nouveau directeur général de la Fédération), on a chacun nos tâches et responsabilités et tout ira très bien. »

Les objectifs professionnels sont, pour le moment, d’apprendre le plus rapidement possible, à faire le moins de gaffes possible et à bien faire son travail.

Le mari de Jocelyne viendra la rejoindre, mais ses trois enfants resteront au Québec. Par contre, poussée par leurs : « Vas-y maman, t’es capable! », elle s’est lancée dans cette aventure.

Un petit moment de découragement s’est emparé d’elle alors qu’elle était sur la route 3 entre Edzo et Yellowknife. « Je me suis demandée ce que je faisais là, au milieu de ce décor lunaire, désertique, j’ai même pensé faire demi-tour. » avoue-t-elle. Mais, depuis, elle s’est réconciliée avec la nature de Yellowknife et compte bien se trouver une maison, à l’extérieur de la ville, près des sapins et de l’eau.

« Ma plus grande appréhension, c’était la chaleur. Je suis une fille de soleil. Mais la chaleur ici, c’est compensé par la chaleur de l’accueil. »