La dernière livraison du magazine Yellowknife Life présente quelques-uns des projets qui seront développés dans la capitale au cours des prochains mois. Ces projets reflètent le nouveau Yellowknife, une ville qui se détache tranquillement mais sûrement de son image de ville minière pour faire refléter son statut de capitale nord-américaine du diamant. Un processus qui, s’il n’est pas fait dans les règles de l’art, peut nuire à la qualité de vie de certains citoyens.
La ville de Yellowknife prend, depuis quelques années, une nouvelle allure. En plus des édifices à logements qui sont en construction aux quatre coins de la ville, certains espaces commerciaux prennent de l’expansion. Le plus gros marché d’alimentation double sa superficie, tandis qu’un autre est en train de se construire un nouvel espace près de l’hôpital territorial Stanton. Au centre-ville, un nouvel édifice de plusieurs étages sera construit pour abriter des bureaux du gouvernement fédéral. « Nous sommes en période de transition, raconte le maire de Yellowknife, Gordon Van Tighem. Notre histoire repose sur les mines, mais nous ne sommes plus une ville minière. Yellowknife est une ville cosmopolite, reconnue internationalement. »
Les nouveaux développements de la ville sont en partie issus du plan général de la municipalité, conçu en 1995. À cette époque, ce plan a prédit le développement de la capitale pour les cinq années subséquentes. Jusqu’en 2001, peu de changements importants ont affecté l’activité économique de la ville. Depuis deux ans, par contre, une onde de choc a secoué les Territoires du Nord-Ouest, et en particulier la capitale. Avec l’arrivée des géants du secteur du diamant et la perspective de la construction d’un gazoduc, l’économie de la capitale a fait un bond en avant qui a pris au dépourvu la population, les investisseurs et les décideurs. C’est pourquoi la ville est en train de mettre sur pied un nouveau plan général qui, avec les données actuelles, fait le pari de prédire les cinq prochaines années. « Le plan général guide la ville, mais également les gens qui veulent investir ou déménager ici et les gouvernements », indique le maire de Yellowknife.
L’une des grosses pièces de ce plan est le développement du secteur de la vieille ville. Un système de parcs au bord de l’eau viendra bientôt modifier le paysage de cet espace associé à l’histoire de Yellowknife. L’accès aux espaces aquatiques motive maintenant les décideurs, qui ont longtemps été persuadés que la construction d’une autoroute menant vers le Sud des TNO était la pierre angulaire du développement de la capitale. « Toutes les communautés qui vivent en bordure de cours d’eau se développent habituellement le long de ces espaces », explique Gordon Van Tighem.
Une rampe de mise à l’eau, une aire de restauration et une terrasse d’observation seront construites sur l’île Latham. Une autre terrasse d’observation et une promenade seront aménagées dans le secteur Willow Flats/Woodyard, un coin de la ville qui longe les rives du Grand lacs des Esclaves. C’est dans ce quartier que les premières populations de Yellowknife se sont installées. Aujourd’hui, ce secteur a conservé une partie de ce patrimoine. Quelques habitations reflètent d’ailleurs le mode de vie des premiers explorateurs. Les «shacks» offrent à quelques résidents de Yellowknife la possibilité d’adopter le même mode de vie. Or, le développement de la rive du Grand lac se fera dans la cour de ces résidents. Selon le maire, personne ne souffrira de ces changements. « Les projets vont modifier le secteur, mais n’envahiront pas l’espace des habitations. »
La ville considère que le mode de vie du secteur Woodyard fait partie du patrimoine, mais non les bâtiments qui le composent. Tant que ces bâtiments ne seront désignés lieux historiques par la ville, leur futur reste incertain. « En ce qui concerne le futur de ce patrimoine, nous ne savons pas encore quoi faire », admet le maire.
Le comité du patrimoine de la ville prépare présentement une planification stratégique afin de préserver les lieux historiques de la ville en cette période de croissance exponentielle. « Nous ne pouvons pas tout préserver », a toutefois indiqué le maire.
Le nouveau plan général sera dévoilé à la mi-octobre. La ville prévoit organiser des séances de consultations publiques à l’automne pour prendre le pouls de la population. Le maire veut aller chercher l’opinion des citoyens et des investisseurs. « C’est un document-clef, mais, comme tout autre plan, il sera en constamment en changement. »