le Lundi 5 mai 2025
le Vendredi 15 août 2003 0:00 | mis à jour le 20 mars 2025 10:35 Société

Nouvel arrivant à Yellowknife Et si on commençait par le Nord !

Nouvel arrivant à Yellowknife Et si on commençait par le Nord !
00:00 00:00

On déplie la carte du Canada devant les yeux du jeune homme de 29 ans et on lui demande dans quelle base il souhaite être posté. De Comox en Colombie-Britannique jusqu’à Greenwood en Nouvelle-Écosse, le Canada s’offrait à lui, d’un océan à l’autre. Le choix est grand. Le pilote, originaire de Montréal, a bizarrement opté pour la petite base aérienne de Yellowknife, l’Escadron 440. Bizarrement, parce que les pilotes se gardent habituellement le Nord en fin de carrière. Dominique explique qu’il n’avait pas envie de faire les choses comme tout le monde : « J’avais envie de commencer dans le Nord et de finir par le Sud, l’opportunité était là, alors je l’ai saisie. » Sans attache aucune, il a pris la route de Yellowknife. Il s’agit de sa première affectation, après de longues années de cours et de formation un peu partout à travers le pays « ça fait du bien de défaire complètement ma valise, ça doit faire cinq ans. » de raconter Dominique.

Malgré son jeune âge, il a de multiples expériences reliées à l’aviation. C’est en 1995 qu’il prend son premier cours de vol. Attiré par une publicité dans le journal ; Voler 30 minutes pour 30 $, il se présente à l’école d’aviation de St-Hubert, près de Montréal. C’est la confirmation de ce qu’il a toujours cru, il ne peut pas faire autre chose de sa vie que voler. Haut comme trois pommes, alors que ses parents avaient un chalet à Plattsburg, il levait les yeux au ciel dès qu’un chasseur décollait ou se posait à la base militaire américaine. Effrayé par le bruit, il se cachait à l’intérieur mais ne perdait pas des yeux l’engin.

Puis le look décontracté de Mel Gibson dans le film Air America l’a marqué : « il avait tellement l’air cool et relax avec sa chemise fleurie, ouais, je voulais vraiment être ce genre de pilote. » Il faut ce qu’il faut pour ressembler au beau Mel ! Alors Dominique a obtenu ces licences de vol et il a pratiqué, travaillant içi et là. En 1998, il fait sa demande pour entrer dans le monde militaire et est passé de Trenton, à St-Jean, à Portage et finalement à Moose Jaw. À Moose Jaw, Dominique a dû passer au travers des six mois « les plus stressants de ma vie » de dire celui qui en est ressorti avec quelques cheveux gris. Le cours de vol à Moose Jaw en est un reconnu internationalement et selon Dominique « c’est là où on te montre à voler avec compétence. » Puis il y a eu le grand jour, celui où on a posé les ailes sur son habit d’officier « la plus belle journée de ma vie et de loin. » explique Dominique.

Il dit avoir choisi l’armée pour la sécurité qu’on pouvait lui assurer et qu’aucune compagnie privée n’aurait pu égaler. Il a un contrat de trois ans à Yellowknife et un poste assuré pour les sept prochaines années au sein de l’armée. « Avec l’économie qui est toujours à la merci des grands bouleversements de l’actualité, les compagnies aériennes peuvent faire faillite très vite, on en a eu plusieurs exemples. » de résumer le jeune officier.

Le style de pilotage qu’on retrouve dans le Nord, plus libre, lui plaît. Il a hâte de se poser en pleine toundra, là où il n’y a pas de route, mais où les avions leur permettent tout de même d’atterrir, munis de pneus spéciaux. Les autres pilotes lui ont venté les beautés de Thule, au Groenland, Alert, Resolute, toutes ces destinations lui semblent intéressantes.

Entre deux vols, il sera derrière le micro de Radio Taïga. Celui qui a fait de la radio, alors qu’il était au Cégep en 1993, souhaite retrouver la magie des ondes et puis comme il le dit lui-même « c’est une bonne façon de rencontrer des gens, et c’est toujours bien de s’impliquer dans la communauté. Peut-être que je rencontrerai une jeune fille comme ça ! » ajoute-t-il en souriant.

Pas d’inquiétude a y avoir pour celui dont le visage s’éclaircit dès qu’il parle de percer la couche nuageuse, un spectacle qui l’impressionne à chaque fois. Les cheveux gris auront valu le coup, c’est mission réussie monsieur le pilote pour le look décontracté à la Mel Gibson !