Il nous arrive de Calgary. Sa carrière dans le monde de l’éducation l’avait auparavant mené au Québec, en Afrique, en Ontario et au Manitoba. « J’ai commencé en Afrique et maintenant, je termine dans le Grand Nord. C’est donc toute une expédition ! », de constater Jacques Angers, natif de la ville de Québec.
C’est un peu le hasard qui a amené M. Angers à Yellowknife. « Je suis venu pour terminer ma carrière dans un poste de direction. J’étais directeur-adjoint depuis trois ans dans une école de Calgary et l’opportunité pour un nouveau défi s’est présentée, alors je suis ici », raconte-t-il.
C’est d’abord par la beauté de l’école que le nouveau directeur dit avoir été frappé. « La communauté francophone est choyée d’avoir une si belle école. Yellowknife est une ville très accueillante. En plus, il y a beaucoup de chose malgré l’éloignement. En fait, l’éloignement est le premier sentiment que l’on ressent quand on arrive ici », poursuit le directeur.
Conscient des débats qui ont secoué le milieu écolier au cours de la dernière année, M. Angers désire démarrer cette année sur de nouvelles bases. « Pour moi, c’est nouveau, alors je ne vis pas dans le passé. Je sais que l’année dernière a été difficile et il ne faut pas se le cacher. On est ici pour reconstruire et pour rebâtir. Redonner confiance aux gens, recréer une communauté unie », d’établir celui qui considère qu’il est impossible d’ignorer le triangle constitué de l’école, la famille et la communauté.
En ce qui à trait au manque d’espace, M. Angers se tourne vers le rapport Vision 20/20, produit par le consultant Marquis Bureau, dans lequel on recommande l’agrandissement de l’école. « Pour le moment, du côté de l’espace, ça va. Dans le rapport de M. Bureau, il y a des recommandations et, éventuellement, on aimerait bien implanter un secondaire d’une façon formelle, avec un nombre d’élèves conséquent. Ce sera donc quelque chose auquel je m’attaquerai. L’objectif est de garder nos élèves jusqu’à la 12e année et je pense qu’on est capable de le faire ». Pour l’année 2003-2004, l’école Allain St-Cyr offrira le programme de la maternelle à la 9e année. Au moment de mettre sous presse, il était impossible d’établir le nombre exact d’élèves qui fréquenteront l’école.
Le nouveau directeur se dit aussi ravi du personnel dont il dispose. « Nous avons des spécialistes. Nous sommes très forts en mathématiques et en sciences. Nous comptons aussi un spécialiste en éducation physique et il montera un programme très sérieux et structuré », mentionne celui qui rappelle que les jeunes auront accès au gymnase du Multiplex à raison d’une dizaine d’heures par semaine.
Ayant une bonne expérience des milieux minoritaires francophones, M. Angers constate que l’engagement des parents envers l’école est un trait commun aux différentes communautés. « Que ce soit en Ontario, en Alberta ou ici, je pense que les parents s’engagent beaucoup au niveau de l’école, parfois même trop ! C’est là où, souvent, il y a des problèmes qui se posent. Mais ce n’est pas mauvais, au contraire, parce qu’ils ont leur école à cœur ».
En fait, si Jacques Angers avait un message pour les parents, se serait de continuer à s’investir pour leur école. De son côté, il voit son rôle comme étant celui d’un éducateur qui garde toujours l’intérêt de l’enfant en tête. « J’ai une philosophie qui fait la promotion, comme éducateur, du développement des individus et de la transmission des valeurs de vie. Je veux être sensible aux besoins des élèves, du personnel et des parents et faire preuve de créativité au chapitre de la résolution de problèmes. Enfin, je me dois de supporter les intervenants, soit les élèves, les enseignants et les parents, en plus de définir les droits, les responsabilités et les limites de chacun », conclut-il.