le Lundi 5 mai 2025
le Vendredi 21 novembre 2003 0:00 | mis à jour le 20 mars 2025 10:35 Société

Jouer au député

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Elizabeth Aikens, Jean-Michel Lapointe et Aaron Morrison pourront dire qu’un jour, ils ont fait de la politique. À l’Assemblée législative de la Saskatchewan, de surcroît ! Les trois jeunes de Yellowknife prenaient part au Parlement franco-canadien du Nord et de l’Ouest qui se tenait, cette année, à Régina.

Aux dires de l’accompagnateur, Sébastien Dallaire, l’expérience aura marqué les jeunes qui, pour l’occasion, devaient être vêtus de leurs plus beaux atours et démontrer leurs talents oratoires. « J’ai appris toutes les stratégies et comment ça fonctionnait. J’ai su qu’est-ce qui se joue au Parlement. Oui, ce sont les discours, mais surtout, comment on les amène. C’est surtout de l’art oratoire et un show », a constaté Jean-Michel Lapointe.

En fait, ça n’a pas été très long avant que les jeunes franco-ténois le comprennent. « Tous les jeunes des TNO sont intervenus à un moment ou à l’autre durant les débats. Bien sûr, au début, ça prend un peu plus de temps. Les gens sont plus gênés et ce sont les plus motivés ou ceux qui ont plus d’expérience qui prennent rapidement l’avant-scène, mais au fur et à mesure que ça avançait, ça devenait de plus en plus intéressant », raconte M. Dallaire.

En fait, Sébastien Dallaire ne cache pas le fait que ce n’est pas à Régina, durant la dernière fin de semaine, que le monde a été changé. « Il s’agit plus d’un prétexte pour se rencontrer, voir que nous ne sommes pas seuls et avoir du plaisir. Il s’agissait surtout d’échanger et d’avoir des activités en français. Ce n’est pas juste un Parlement, c’est aussi tout ce qui l’entoure au point de vue culturel et social qui est intéressant ».

Pour Aaron, cependant, les journées étaient longues. « Nous avons vraiment travaillé fort. Nous passions huit heures par jour au Parlement, mais c’était le fun », dit-il. Ce dernier aurait cependant apprécié avoir plus de temps libre pour échanger avec des gens provenant des autres provinces ou territoires. « Nous nous faisions beaucoup d’amis provenant de partout », dit-il.

Outre les joutes oratoires, le port de l’habit ou les activités sociales et culturelles, les participants ont tout de même eu l’occasion de débattre de cinq projets de loi. L’un concernait le service militaire, un autre la protection de la biodiversité, un autre concernait la conduite routière et le menu législatif se complétait avec un projet de loi sur la carte d’identité nationale et un autre sur le mariage et la reconnaissance des unions des conjoints de même sexe.

Les jeunes ont adopté tous les projets de loi, sauf celui concernant le service militaire. Jean-Michel aurait préféré que les débats portent davantage sur les projets de loi comme tel, que sur leur forme. « La plupart du temps, au lieu de parler du projet de loi, on essayait toujours de l’améliorer pour finir par le voter », dit-il.

Chose certaine, étant déjà intéressés par la politique, les participants ténois ont adoré leur expérience. Bien qu’il ne soit pas directement engagé dans certains groupes, Aaron s’intéresse particulièrement au dossier de la protection de l’environnement. De son côté, Jean-Michel s’intéresse à plusieurs sujets. « Comme presque tous les jeunes de mon âge, je m’intéresse à ce qui à trait à la mondialisation et aux choses comme ça. Il y a aussi la question du Québec. J’ai plusieurs positions sur ce qui se fait au Québec et partout au Canada », fait-il savoir.

Pour la prochaine année, aucun jeune des TNO n’a été nommé à un poste en particulier pour le Parlement canadien du Nord et de l’Ouest. « J’aurais bien aimé avoir quelqu’un engagé à un niveau plus élevé du Parlement pour avoir un bon contact pour l’année prochaine, mais je suis quand même confiant que l’événement va se répéter parce que nous avons eu une bonne année et j’ai l’intention de créer un bon dossier, ici, qui va faire son chemin », promet l’accompagnateur de la délégation, Sébastien Dallaire.