En octobre 2002, la Société canadienne d’hypothèques et de logement recensait un taux de logements vacants à Yellowknife de 0,3 %. Un an plus tard, ce taux était passé à 1,7 %. Les lois de l’offre et de la demande pourraient nous laisser croire que les prix devraient avoir baissé, or c’est loin d’être le cas.
En fait, dans la capitale ténoise, la moyenne d’augmentation du prix du loyer au cours de cette période a été de 8,3 %. Pour expliquer cette situation, la Société se tourne vers les coûts de production. « Ma compréhension est que les assurances sur les immeubles à appartements, et en particulier depuis le 11 septembre 2001, sont substantiellement plus élevées qu’auparavant. Ces coûts doivent être refilés aux clients. Il y a aussi les coûts de construction. Si l’on regarde les nouveaux immeubles qui ont été construits à Yellowknife, ils demandent tous un prix de loyer assez élevé afin de payer leurs frais », explique Richard Goatcher, analyste des marchés à la Société canadienne d’hypothèques et de logement.
Un taux d’inoccupation de 1,7 % demeure tout de même à l’avantage des propriétaires, fait-il savoir. « Lorsque tu as un taux d’inoccupation en bas de 2 %, l’avantage demeure au le propriétaire et l’on verra souvent des augmentations du prix du loyer qui dépassent le taux d’inflation », de faire savoir l’analyste qui observe les marchés locatifs depuis une quinzaine d’année.
Selon lui, le taux d’inoccupation idéal, pour avoir un certain équilibre entre le locataire et le locateur, devrait se situer entre trois et cinq pour cent. M. Goatcher s’attend d’ailleurs à voir monter le taux de Yellowknife au cours de l’enquête qui s’effectuera en octobre 2004. L’analyste viendra d’ailleurs rendre compte de données plus précises, ainsi que de ses prédictions concernant Yellowknife, en février prochain. « Je serais surpris que le taux d’inoccupation monte substantiellement plus haut que 2 % ».
Pour en savoir davantage, il faudra surveiller les taux hypothécaires au cours de la prochaine année. « S’ils augmentent, et on s’attend à ce que ça arrive au cours de la prochaine année, ça découragera les locataires d’acheter une propriété. Ça aiderait à faire construire de nouveaux appartements », de prévoir M. Goatcher qui rappelle qu’à Yellowknife, le taux d’inoccupation avait atteint les 9 % en 1998.
Quelques statistiques
Selon le rapport de la Société d’hypothèques et de logement, en octobre dernier, un seul studio sur 56 était disponible, avec une moyenne de prix du loyer de 821 $. On comptait aussi 14 appartements à une chambre à coucher vacants sur un total de 713. Le prix mensuel moyen de ces logements était de 1047 $. Les appartements à deux chambres à coucher étaient disponibles à 1,6 %, soit 12 unités sur 731 et les appartements à trois chambres et plus comptaient une moyenne d’inoccupation de 1,1 %, soit deux logements disponibles sur 189. Les coûts du loyer pour ces deux types d’unités de logement étaient respectivement de 1266 $ et 1390 $.
Du côté des habitations en rangée, qui ne font pas partie des statistiques mentionnées, on en comptait aucune de disponible sur une possibilité de 261. Le prix moyen de ces loyers est de 1333 $ par mois.