le Mardi 6 mai 2025
le Vendredi 20 février 2004 0:00 | mis à jour le 20 mars 2025 10:35 Société

C’est un début

C’est un début
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La récente rencontre des principales personnes intéressées par la préservation du patrimoine du Nord permettra peut-être un jour d’aborder cette grande question d’un point de vue moins « eurocentriste », c’est à dire sans trop axer nos interventions sur l’histoire commençant avec l’arrivée des premiers blancs dans le Nord.

Il est certain que ces civilisations sédentaires ont érigé plus de structures plus ou moins permanentes que les civilisations locales ou utilisaient des outils plus durables. Imaginez un peu ce que cela exigeait comme effort que de déplacer toute une famille et ses précieux biens, à la poursuite des migrations de gibier ou pour aller à la rencontre des bancs de poissons en fraie. Dans ce contexte, les contenants en écorce de bouleau étaient autrement plus pratiques que de lourds vases en céramique. Pas étonnant que les vestiges de la présence dénée et inuite dans le Nord sont beaucoup plus difficiles à trouver pour un anthropologue ou un archéologue.

Justement, les trois lieux historiques actuellement répertoriés comme sites historiques dans les TNO sont tous reliés à la présence européenne : bâtiments religieux et reliques des baleiniers des siècles passés. Lorsque viendra le temps de reconnaître un cimetière déné comme lieu historique, il faudra aussi identifier l’impact des religions européennes sur ces lieux historiques car je serais étonné d’apprendre que les Dénés ou les Inuits trimbalaient traditionnellement leurs défunts sur des centaines de kilomètres sans une influence extérieure très forte.

Après l’identification des lieux historiques viendra celle de la préservation et de la restauration de ces sites. Cette étape nécessitera un financement approprié, mais il faudra être patient, car ce n’est certainement pas le gouvernement territorial qui peut se le permettre actuellement.