Aux élections fédérales de 2000, moins de 25% des jeunes Canadiens de 18 à 25 ans ont exercé leur droit de vote. Pour plusieurs, dont l’actuel gouvernement fédéral, c’est trop peu. Le premier ministre Paul Martin a donc demandé à sa ministre d’État à l’Enfance et à la Jeunesse, Ethel Blondin-Andrew, d’élaborer une stratégie pour que les jeunes se sentent concernés par l’exercice démocratique et l’engagement civique.
Il y a quelques semaines, à l’occasion des prix Juno, à Edmonton, Mme Blondin-Andrew a pris part au rassemblement de quelque 500 jeunes, en compagnies d’artistes connus comme les Barenaked Ladies et Nelly Furtado. Ces deux artistes ont accepté de joindre leur voix à l’organisme Rush the vote, voué à convaincre les jeunes d’aller voter.
L’organisme non gouvernemental Rush the vote est né en 1997, afin de soulever l’intérêt des jeunes pour la politique. « On simplifie l’information pour susciter les débats. Nous réunissons l’information que les politiciens et les partis politiques nous donnent pour que les jeunes soient en mesure de faire leurs choix », explique Paul Green, qui est aussi venu à Yellowknife pour discuter politique avec les jeunes des écoles secondaire Sir John Franklin et Saint-Patrick.
Alors que Mme Blondin-Andrew ne pouvait participer à la consultation de Yellowknife, pour cause de mortalité dans sa famille, c’est la ministre d’État au multiculturalisme, Jean Augustine, qui a pris le flambeau et animé la discussion avec les jeunes ténois. Cette dernière reconnaît que les jeunes sont souvent cyniques face aux politiciens et à l’engagement civique. « C’est pourquoi nous faisons le partenariat avec Rush the vote et d’autres organisations non gouvernementales. Le Canada a un très bas pourcentage de jeunes qui votent aux niveaux municipal, territorial, provincial et fédéral. Ça devrait être une préoccupation pour nous tous », dit-elle.
Dans le cadre de l’élaboration de sa stratégie, Ethel Blondin-Andrew rencontrera les jeunes de 11 villes majeures à travers le Canada. « Souvent, les jeunes sont cyniques parce qu’ils n’ont pas l’information. Une fois qu’ils ont obtenu cette information, ils deviennent très engagés, ont de fortes convictions et travaillent sur plusieurs fronts », croit la députée de Western Arctic.
« Ils pensent que leur voix ne compte pas et mon travail est de leur dire que ce n’est pas vrai. Les gens ne comprennent pas le pouvoir et l’influence qu’ils peuvent avoir. Le citoyen moyen a beaucoup d’influence et il n’a qu’à la prendre et à l’utiliser où il veut », de poursuivre celle qui croit qu’il faut intéresser les citoyens à l’engagement civique le plus tôt possible. « On se concentre sur les jeunes parce que nous trouvons que s’ils entrent dans le système civique plus tôt, ils ont tendance à rester plus longtemps ».
Parmi les sujets qui préoccupent les jeunes, Ethel Blondin-Andrew note, à la lumière de la rencontre d’Edmonton, l’environnement, la sécurité personnelle, le développement des communautés, la sécurité globale, la prolifération des armes, l’éducation, le logement abordable et les sans-abris.