Se lancer en affaires aux TNO quand on est adolescent c’est possible. À tout le moins, c’est ce que propose le projet Jeunes entreprises que le Comité de coordination jeunesses de la Fédération Franco-TéNOise lance cet automne.
Une jeune entreprise, explique le coordonnateur du projet, Antoine Martel, ce n’est pas exactement une vraie entreprise, mais c’est tout comme. Il s’agit en fait d’une simulation. En équipe de six ou sept, les jeunes de 13 à 17 ans montent une « mini-entreprise » qui existera réellement pendant les 16 semaines du projet.
L’objectif est d’initier les jeunes à l’entreprenariat. « Il faut faire le plan d’affaire, le marketing, trouver les fournisseurs, la fabrication, les rapports annuels. On fait vraiment tout avec un produit simple », indique Antoine Martel. « Les jeunes, poursuit-il enthousiaste, vont appeler les fournisseurs en ville, ils vont négocier pour obtenir les meilleurs prix, faire des soumissions, etc. » Tout au long du projet, les participants recevront diverses formations sur chacune des étapes de la création de leur entreprise.
Mais, tempère M. Martel, l’accent est aussi mis sur le jeu. « Il ne faut pas que ça soit uniquement un cours. C’est une activité parascolaire. Il y a une valeur académique, mais on rend ça le fun », assure-t-il.
Collaboration
Le Conseil de développement économique des Territoires du Nord-Ouest (CDÉTNO) collabore également à ce projet. « Dans notre planification stratégique, commente le directeur du Conseil, André Routhier, il y a un secteur jeunesse, alors on se sent impliqués. D’autant plus que c’est du développement économique futur. […] Ce ne sont pas de vraies entreprises, mais c’est de la formation en business, donc ça nous concerne. » Il ajoute que, pour les jeunes, c’est aussi une occasion de parler en français à l’extérieur du cadre scolaire « et ça aussi c’est important ».
Le CDÉTNO offrira d’abord de l’aide technique au projet, en donnant certaines formations, par exemple. Le conseil pourrait également fournir une aide financière. « C’est une collaboration de tous les jours entre notre agent jeunesse et le coordonnateur du projet », résume M. Routhier.
Contexte particulier
André Routhier estime que le projet est d’autant plus bénéfique que le contexte socio-économique particulier des TNO n’incite pas les jeunes à se lancer en affaire. Selon lui, la forte croissance économique les encourage plus à être salarié que patron. « En Beauce [au Québec], dit-il à titre comparatif, il n’y a pas un jeune de 16 ans qui ne veut pas se partir une business. Mais ce n’est pas le cas ici. On a le revenu familial le plus élevé au pays, donc ça ne vient pas nécessairement à l’esprit des jeunes de se lancer en affaires. » Il voit donc aussi Jeunes entreprises comme une activité de sensibilisation.
Dans cet esprit, tant le coordonnateur du projet que le directeur du CDÉTNO pensent que la communauté des affaires de Yellowknife aurait tout à gagner à s’impliquer dans les jeunes entreprises.
« Le but ultime du projet, affirme Antoine Martel, c’est que la communauté des affaires participe au projet. Surtout en termes d’intervention. Par exemple, quand on invite des professionnels dans les classes. »
André Routhier renchérit : « On va aussi, contacter des entrepreneurs d’ici, voir si ça les intéresse parce qu’ils peuvent devenir des mentors, si on veut. […] Il faut voir que pour eux c’est une opportunité de publicité gratuite assumée par les organismes. »