Le 12 avril, une vingtaine de personnes se sont réuniess, dans la vieille ville de Yellowknife, afin de discuter de la possibilité de créer un accès public au grand lac des Esclaves.
Le site envisagé est un ancien garage appartenant au ministère des Pêches et océans situé près du rocher McAvoy, dans la vieille ville, du côté de la baie de Yellowknife. Un incendie a ravagé le garage cet hiver qui a été finalement démoli au début du mois de mars.
Le comité qui fait la promotion du projet envisage que le site puisse être réaménagé en parc public où l’on pourrait retrouver, entre autres, une scène extérieure, un parc d’amusement pour les enfants, des aires de feu et des supports pour les vélos et kayaks. Le parc pourrait servir pour des marchés en plein air, des formations sur la sécurité nautique, des compétitions de sculpture sur neige et tutti quanti. Le parc serait également un site commémoratif pour les pompiers et agents de police morts dans l’exercice de leurs fonctions, à Yellowknife. Les promoteurs argumentent que Yellowknife n’a aucun accès public à la mer intérieure à côté de laquelle elle a été édifiée et qu’en créer un fait partie intégrante du Plan d’aménagement de la berge adopté à l’unanimité par le conseil municipal de Yellowknife, en 2001.
Le projet lancé au début mars jouit déjà d’appuis stratégiques dans une vaste gamme de secteurs. Parmi les personnes appuyant ouvertement le projet on retrouve des artistes comme Matthew Grogono (Yk Glass Recyclers), Diane Boudreau (Urban Art) et le Snowking Anthony Foliot; plusieurs entreprises de la vieille ville dont les restaurants Old Town Landing et Bullocks, le bed and breakfeast Bayside, la compagnie aérienne Air Tindi et la boutique Gallery of the Midnight Sun ; des associations de citoyens comme la Back Bay Community Association et aussi la Northern Frontier Visitor Association. Le premier ministre des TNO, Joe Handley, a également promis qu’il écrirait bientôt, en qualité de député de Weledeh, une lettre en appui au projet.
Opposition
Contrairement aux personnes mentionnées ci-haut, le directeur de Pêches et océans pour la région de Western Arctic, Ron Allen, est loin d’être séduit par le projet. L’intention du ministère fédéral est de reconstruire le garage incendié et ce, sur le site convoité par les promoteurs du parc. « Nous ne voulons absolument pas déménager. […] Nous sommes très hésitants face à ce projet » a-t-il dit à l’assemblée. Selon lui le ministère utilise le site et souhaite continuer de l’utiliser. « C’est un site opportun », a-t-il dit. La salle, majoritairement composée de supporters du projet, a approuvé. Eux aussi trouvent l’endroit « opportun ».
M. Allen a souligné que le processus habituel pour la cession d’un terrain fédéral n’encourage pas le projet de parc. « Si nous nous départissions du terrain, a-t-il dit, la priorité irait aux autres ministères fédéraux, puis aux autochtones. »
Un autre groupe qui a signifié son inquiétude face au projet sont les réservistes de la Garde côtière. Les réservistes utilisent le site de Pêches et océan comme quai d’amarrage pour leurs bateaux de recherche et sauvetage et aussi comme quartier général. « Notre travail vise à permettre aux gens de naviguer en sécurité sur le lac, nous avons besoin d’un endroit qui nous permette d’agir rapidement sans entrave », a indiqué un garde-côte réserviste. Les réservistes se sont toutefois dit ouverts à trouver un compromis entre le besoin d’un espace public sur la rive du grand lac et leurs propres besoins.
Une prochaine réunion portant sur l’aménagement d’un parc sur la rive du grand lac des Esclaves aura lieu le 17 mai prochain.