le Mardi 6 mai 2025
le Vendredi 19 août 2005 0:00 | mis à jour le 20 mars 2025 10:36 Société

La loi sur la boisson se durcit

La loi sur la boisson se durcit
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Finies les années folles où l’alcool très fort se vendait (presque) librement. Depuis lundi, l’achat de boisson contenant 50 % ou plus d’alcool par volume est limité à une bouteille par client, partout dans le territoire. C’est la loi.

Cette nouvelle règle fait suite aux demandes de certains députés des TNO qui avaient indiqué, lors de la dernière session de l’Assemblée législative, que ces alcools très forts faisaient des ravages dans les communautés. Norman Yakeleya, du Sahtu, avait demandé qu’on bannisse carrément la vente de ces produits. Le ministre responsable de la Société des alcools, Floyd Roland, avait alors promis qu’il se pencherait sur la question.

« Nous avons choisi de ne pas bannir la vente de ces alcools, mais de limiter les ventes à une bouteille par client », a commenté lundi le ministre Roland, lors d’un entretien téléphonique avec L’Aquilon. C’est pour répondre aux doléances de ses confrères sans pour autant punir les consommateurs raisonnables de ces produits que cette mesure a été choisie, a indiqué le ministre.

La nouvelle règle n’a pas été votée par l’Assemblée législative car il s’agit d’un « règlement » et non pas d’une modification formelle de la loi. Les règlements n’ont pas besoin d’être votés pour être mis en vigueur. Dans le milieu judiciaire des TNO, la Loi sur les boissons alcoolisées est célèbre pour être celle qui comporte le plus de ces rustines.

Pas d’énervement

Au Yellowknife Liquor Store situé au centre-ville de la capitale, on ne s’énerve pas avec la nouvelle règle.

« Je ne pense pas que cela changera quoi que ce soit à nos ventes », déclare le gérant du magasin, Edward Eggenberg. Il ne pense pas non plus que cela changera sa clientèle ou que l’atmosphère de travail en serat affecté.

Selon lui seules les ventes de quelques produits ciblés seront possiblement touchés par le règlement. En passant devant le rayons des spiritueux, il pointe deux bouteilles en particulier : la vodka Smirnoff Blue et, surtout, le rhum brun Bacardi 151. « C’est à de cause de ce produit-là qu’ils ont passé cette loi », affirme-t-il, sûr de son coup.

Joanne Tyler, une employée du magasin est plus cynique. Selon elle les personnes qui achetaient ces produits en grande quantité afin de les revendre sur le marché noir dans les communautés « sèches » trouveront des moyens de contourner la loi. Elle suggère, entre autres, qu’ils pourraient tout simplement passer plusieurs fois au comptoir dans une même journée.

Questionné sur cette possibilité, le ministre Roland se fait rassurant. « Je pense que si une personnes essayait cette tactique, elle serait rapidement identifiée », dit-il.

Ça reste à voir.