Il s’appelle Martin Gautron. Il est jeune. Il est Franco-manitobain et, depuis deux mois, il est la voix officielle des francophones canadiens de 14 à 25 ans. Lors de la dernière assemblée générale de la Fédération de la jeunesse canadienne française (FJCF), qui avait lieu à Cap Pelé au Nouveau-Brunswick du 26 au 28 août, Martin Gautron a été élu président. Il sera épaulé à la vice-présidence par Guy Gallant de l’Île-du-Prince-Edouard. Cette formation annonce un certain renouveau au sein de la FJCF. Le président et le vice-président sortants, Rémi Léger et Guy Gallant, étaient tous deux originaires du Nouveau-Brunswick. Cette fois-ci, l’Ouest et l’Est trônent. « Je pense que ça va être bénéfique. Je pense même que c’est quelque chose que l’on devrait tenter de répéter le souvent possible », commente Gautron dans une entrevue. « Durant les dernières années, oui, je trouve qu’il y a eu beaucoup d’attention qui a été donné au Nouveau-Brunswick, ajoute-t-il. […] Il faut garder en tête qu’il y a les territoires et les huit autres provinces qui sont membres également. Il ne faut pas les oublier. » Un des sujets chauds à la FJCF est le dossier de la « clause jeunesse ». L’an dernier, dans la foulée du renouvellement des ententes Canada-communautés, la FJCF avait voté une résolution demandant qu’une part spécifique des fonds fédéraux pour les communautés francophones minoritaires soit obligatoirement dédiée aux organismes jeunesse. Or, comme la FCFA à cette époque, les jeunes faisaient le pari que les ententes seraient bonifiées. On se souvient du président sortant de la FCFA, George Arès, fanfaronnant qu’il avait la certitude d’obtenir 42 millions de dollars. On se souvient aussi que c’est finalement 19 millions de dollars qui ont été obtenus et que les ententes doivent être renégociées cette année. Questionné sur les intentions de FJCF dans ce contexte, le nouveau président réaffirme la volonté de faire inclure une clause jeunesse aux ententes Canada-communautés, mais il reste prudent dans ses propos. « Nous ne voulons pas enlever d’argent aux autres organismes, dit-il. Avec le financement qu’on a eu, il n’y a pas eu d’augmentation. Alors nous n’avons pas pu négocier la clause jeunesse avec nos organismes porte-parole. Pour pouvoir faire insérer la clause jeunesse, nous avons d’abord besoin d’une augmentation [du financement] dans les communautés. » Tenté par la politique Comme beaucoup de jeunes francophones, c’est par le biais du Parlement jeunesse canadien et des Jeux de la francophonie canadienne, les deux activités-phares de la FJCF, que Gautron a commencé à s’intéresser à la jeunesse francophone. Il y a quatre ans, il a fait son entrée sur le conseil d’administration du Conseil jeunesse provincial du Manitoba. De fil en aiguille, il a fini par en assumer la présidence durant un an pour finalement tenter sa chance à la présidence de la FJCF. Ça a marché pour lui. La politique est définitivement quelque chose qui l’attire. C’est d’ailleurs son champ d’études au Collège universitaire de St-Boniface où il entreprend sa seconde année de baccalauréat. Des études qui seront un peu prolongées par ses nouvelles fonctions. « Cette année, je suis à temps partiel », confie-t-il. Cet intérêt pour la politique, estime-t-il, lui vient de sa famille. Il se souvient de son père militant pour le Nouveau parti démocratique du Manitoba. « Il donnait un coup de main durant les élections. Alors ça a toujours été un sujet de discussion à la maison. » Plus ça change… En plus d’un nouveau président et d’un nouveau vice-président, en 2005-2006, la FJCF devra aussi se dénicher une nouvelle direction générale. Avec autant de nouveauté, faut-il s’attendre à de grands changements dans la jeunesse cette année? Oui et non, répond Gautron. Tout ce sang neuf apportera peut-être des idées nouvelles à la FJCF. Mais cela signifie aussi que la direction devra se familiariser avec l’organisme et qu’on misera d’abord sur des projets qui ont fait leurs preuves. « Ce sera une année de roulement. Ce sera une année où l’on gardera un peu le statu quo dans nos activités, à cause de l’embauche d’une nouvelle direction générale », annonce le président. « Nos activités habituelles vont encore avoir lieu. Il y aura un Parlement jeunesse canadien, qui va se dérouler à Ottawa, en début janvier. Nous avons aussi un forum jeunesse plus tard dans l’année. La liste complète des activités est sur le site Web de la FJCF »
Martin Gautron : porte-parole des jeunesb

Martin Gautron : porte-parole des jeunesb
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