le Jeudi 8 mai 2025
le Vendredi 16 février 2007 0:00 | mis à jour le 20 mars 2025 10:36 Société

Les lecteurs le disent: Une vie un peu plus connectée

Les lecteurs le disent: Une vie un peu plus connectée
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Après trois ans et demi dans le Nord, Anyes est heureuse d’élever ses enfants dans un lieu sain et moins déconnecté que dans les grands centres urbains.

Elle sait de quoi elle parle, venant de Montréal, Anyes visite Yellowknife, il y a une dizaine d’années avec une amie francophone, elle y rencontre son compagnon et s’installe avec lui à Calgary. Ténois d’origine, son conjoint veut retourner vivre aux Territoires. Ainsi, après Wrigley, ils s’établissent à Fort Simpson où ils partagent un rythme de vie beaucoup moins superficiel parmi une petite communauté de gens bien sympathiques et unis.

Si la vie est plus plaisante à ces latitudes, son rythme est tout aussi effréné, explique Anyes. « J’ai une fille de 7 ans à l’école, un garçon de 4 ans et une fillette de 2 ans avec moi à la maison, entre les activités des uns et des autres nous sommes bien occupés. Je suis abonnée à L’Aquilon depuis deux ans maintenant et c’est rare que j’ai le temps de le lire quand il arrive. J’accumule quelques numéros et je les lis d’un bloc ».

Le temps qui lui reste, Anyes le consacre à la réalisation d’un documentaire sur l’implantation du Gazoduc du Mackenzie. Elle précise que ce film lui permet de comprendre certains enjeux essentiels à l’exploitation de cette ressource. « En débutant ce documentaire, j’étais totalement opposée au projet. Je me suis rendu compte que ce n’était pas noir ou blanc, au fur et à mesure de mes interviews et de mon cheminement créateur j’ai été forcée de repenser ma position. Les communautés ne peuvent fermer la porte au développement, mais ne doivent pas non plus l’accepter à n’importe quel prix. J’ai appris qu’en ces lieux éloignés, il faut travailler ensemble et se respecter, c’est ainsi que les choses avancent ».

Cette mère de famille se soucie de sa qualité de vie, mais aussi de sa nourriture. Appréciant les aliments naturels et un régime un peu plus santé, elle a mis sur pied, un groupe pour faire des achats en gros de produits introuvables dans le supermarché du coin. Une liste d’achat proposée à une douzaine de personnes permet de commander chez différents grossistes en réduisant les coûts et en utilisant les mêmes transporteurs qui viennent de toute façon alimenter la région. Le fromage, les volailles bios, la farine pour faire son pain et les fruits et légumes de la belle saison sont des exemples de récompenses d’une réflexion encore une fois collective.

Anyes élève ses enfants en français, elle déplore le manque de ressources francophones dans le village, mais se réjouit d’une récente initiative, un club de français à Fort Simpson. Elle est heureuse que sa famille puisse s’enraciner au territoire nordique mais toujours pour le bénéfice de ses filles et de son garçon, elle est prête à déménager dans quelques années pour trouver une éducation secondaire en français de qualité.