C’est la première chose que la directrice de l’école m’a demandée quand je suis arrivé à Hay River et pour être honnête, j’en avais aucune idée! J’ai maintenant appris qu’un moniteur de langue était une sorte de créature inventée par un programme fédéral canadien : Odyssée. Celui-ci, envoie ces petites bibittes partout au Canada pour propager la culture canadienne. Sur le terrain, le moniteur est plutôt un professeur, un musicien, un entraîneur, un technicien du son, un intervenant, un fonctionnaire, une police, un grand frère, un technicien en loisir, un clown, un graphiste, un calinours et bien plus… Par exemple, vendredi dernier se déroulait la première danse de l’École Boréale et les deux élèves organisant la soirée m’ont engagé comme D-J.
C’est avec un peu d’appréhension que j’ai accepté le contrat car c’est un joyeux défi de faire danser une soixantaine de jeunes un peu intimidés sur de la musique en français, dénuée de toute grossièreté, sacre, allusion sexuelle et/ou violente. Mais finalement, le soir venu, avec les lumières psychédéliques, la musique dans le tapis et le punch au fruit, l’ambiance était d’enfer. Les jeunes arrivèrent un après l’autre, tous habillés sur leur 31. Une vraie parade de mode! Les filles s’étaient préparées depuis un bon moment, des robes achetées en ligne étant donné la rareté des boutiques de haute couture à Hay River, une belle coupe de cheveux et bien sûr de beaux souliers à talons hauts qui ont prit le bord dès le premier reel. Je me suis fait prendre au jeu moi aussi et je suis me faire faire une beauté avant la grande soirée.
La danse fut un succès, tout le monde était là, les jeunes de l’école P.A. (l’école anglophone) ont répondu à l’invitation et tout le monde a dansé et c’est bien amusés. Il y a même quelques garçons et filles qui se sont rapprochés un peu l’un de l’autre (pas trop quand même) pour leur premier slow, fébriles, yeux dans les yeux. Ce n’est pas tous les jours qu’on a 12 ans!