le Jeudi 8 mai 2025
le Vendredi 2 mars 2007 0:00 | mis à jour le 20 mars 2025 10:36 Société

Mon premier souffle aux Territoires du Nord-Ouest

Mon premier souffle aux Territoires du Nord-Ouest
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J’ai appris en mai dernier que mon nouveau lieu de résidence allait être la capitale des Territoires du nord-ouest : Yellowknife. Mon amie Martine, encore plus enthousiaste que moi à l’idée de mon «odyssée», m’avait dressé un bref portrait de ce qui était à ne pas manquer à Yellowknife : je devais absolument aller au «Wildcat» café, regarder les aurores boréale, etc. Je me préparais au « Grand Nord», à une vie rustique, à des températures extrêmes et bien sûr à vivre la moitié de l’année dans l’obscurité.

Premier septembre premier souffle aux Territoires du nord-ouest. Je descends de l’avion. Je prends possession de mes valises, un ours polaire sur sa banquise artificielle me sourit. Je visite en surface l’immense aéroport de Yellowknife. Je visite le quartier Range Lake, et je suis un peu déçue par le coin car je suis convaincue qu’il s’agit du centre ville. Originaire de Rivière-du-loup, une petite ville du Bas du fleuve au Québec je pensais quitter la ville pour un milieu plus sauvage et original. C’était tout un traumatisme pour moi de constater que j’habitais à proximité d’un Wal-Mart, d’un Shell et d’un Mc Donalds.

Le lendemain, j’ai découvert le centre-ville, le secteur industriel, la vieille ville. Je suis passée par tous les points classiques de Yellowknife : le monument des pilotes, le «Wildcat» Café, le musée, «Con mine» et Frame lake. Ensuite, ce fut le tour des ventes de garage. Il est étonnant de voir autant de ventes de garage en même temps. Certaines intersections se transforment en véritable marché ouvert. Deux saisons plus tard, je sais bien plus de choses sur Yellowknife ; Le froid ici se calcule par l’épaisseur de givre blanc qu’on a sur le visage dehors.

Je sais qu’ici, le parka est roi en hiver mais que le filet à moustique l’est en été.

Comme cette ville est située dans un climat semi désertique, nous sommes dotés d’un terrain de golf sur le gravier.

J’ai appris que tout comme Jésus, je peux marcher sur l’eau, et ce, tout l’hiver. Il y a même des gens qui vivent sur l’eau à l’année longue. J’ai découvert aussi la route de glace, un réseau routier qui sert a l’approvisionnement des mines et de certaines communautés.

Avant de partir, j’avais peur de m’ennuyer. Je me rends compte maintenant qu’il n’est pas facile d’avoir du temps de trop ici.

J’ai découvert le pâté chinois ténois, un drôle de pâté aux tomates en croûte. Un mets bien loin du steak, blé d’inde, patate bien connu au Québec

Et surtout, je prends conscience quotidiennement que les gens qui habitent dans le nord du pays et spécialement à Yellowknife sont uniques. La ville a une population hétéroclite ce qui nous donne l’impression de vivre sur une micro-planète. Tout le monde ou presque ici a un jour été nouveau dans cette ville, ce qui rend les gens d’autant plus accueillants. J’ai découvert la francophonie hors Québec ainsi que les liens intergénérationnels et interculturels qui unissent les francophones nordiques. Selon moi, la richesse de Yellowknife n’est pas les diamants ni l’or; c’est la population des quatre coins du monde qui fait la réussite de cette ville. Du vétéran au fraîchement arrivé, tout le monde ici a une histoire, comme moi, de son premier jour à Yellowknife.