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le Vendredi 16 mars 2007 0:00 | mis à jour le 20 mars 2025 10:36 Société

Cette semaine, L’Aquilon rend hommage à Côme Deshais décédé au mois de février. Un homme est parti sans dire au revoir

Cette semaine, L’Aquilon rend hommage à Côme Deshais décédé au mois de février. Un homme est parti sans dire au revoir
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Résident de Hay river, Côme Deshais, 59 ans, est mort dans son appartement au 10e étage du High rise. Seul aux TNO, il a fallu plusieurs jours avant que l’on constate son absence. Le mercredi 28 février, lorsque la GRC entre dans son appartement, elle retrouve le corps de Côme assis dans son fauteuil de salon.

Différents témoignages de la communauté francophone désignent l’individu comme un homme de confiance. Membre des conseils d’administrations de l’association franco-culturelle de Hay River et du Conseil de développement économique des Territoires du Nord-Ouest, il occupait une place active au sein des organismes francophones de la région. Pourtant, peu de gens le connaissaient vraiment bien. Les rencontres avec les autres membres des conseils se soldaient par des impressions positives, mais restaient peu profondes. La générosité, la bonne humeur, le calme peuvent définir sa personnalité lors de ces contacts publics.

Pour son ami Gerry Goudreau, c’était un homme sur qui l’on pouvait se fier. « Le plus souvent on se voyait dans ma cour à bois, c’était un de mes clients. J’étais content de le voir à chaque fois, il m’était bien sympathique. Pour tout dire, on se ressemblait tous les deux, en tant que francophones qui devaient faire des affaires dans une communauté anglophone, nous avions le même background. C’était un homme qui n’aimait pas être à la tête de quelque chose mais qui aidait volontiers à toutes sortes de projets. Avec le temps, nous nous connaissions bien, mais je suis parti de Hay River en novembre 2006, je ne l’avais pas revu depuis, je suis bien attristé ».

Une personne demeurait proche de lui en ville, c’est elle qui s’est inquiétée de ne plus le voir à l’hôpital, où il venait manger sa soupe le midi. Yvette Bruneau, technicienne de laboratoire à l’hôpital s’est rendu à son appartement le 27 février pour expliquer son absence. « Habituellement, c’est à ce temps-ci de l’année qu’il part au Québec pour voir sa mère et ses garçons. Mais il n’avait rien dit à personne sur son départ. Son truck était brisé alors je me suis dit que c’était pour ça qu’il ne venait plus. Mais il n’y avait pas de réponse à son appartement, et les voisins ne l’avaient pas vu non plus depuis plus d’une semaine ».

Yvette pense que Côme est mort à la mi-février, que la voisine s’est plainte d’une forte odeur provenant de son appartement peu de temps après, et que la direction de l’immeuble a préféré calfeutrer le dessous de la porte avec du styromousse croyant qu’il avait laissé des ordures dans son appartement durant son absence. « Je n’ai pas eu d’information provenant de la GRC, n’étant pas de la famille, ils ne m’ont pas donné de détails. J’ai appris qu’il avait eu un pontage, il y a dix ans, c’est vrai qu’il n’était pas en parfaite santé et qu’il ne pouvait pas beaucoup forcer à cause de son cœur ». Côme était entrepreneur, il travaillait toujours avec quelqu’un, d’après Yvette. Il travaillait consciencieusement, et faisait du bel ouvrage lorsqu’il le voulait. « Il aimait faire de la voile sur la rivière, et aller à la pêche. Il avait un rêve, je sais qu’il voulait retourner au Québec pour enseigner la charpenterie à son plus jeune garçon. C’était un ami sur qui je pouvais compter. Sa disparition crée un vide pour moi. »

Ce solitaire qui venait de Trois-Rivières s’installe à Hay River au milieu des années 80. Au début des années 90, il se marie à Marie Trottier, une infirmière québécoise. Ils ont deux garçons, Julien et Jean-Marc, qui naissent à Hay River. Puis le couple se sépare et Côme reste seul aux TNO.

Sa dépouille sera rapatriée au Québec et des membres de sa famille doivent venir prochainement prendre possession de ses biens.