Depuis trois ans, elle compte les hivers plutôt que les étés. Passionnée de traîneaux à chiens, Kathy Beaupré est tombée en amour avec le Nord et la ville du sud des Territoires.
Elle venait de la capitale, et il n’a fallu qu’une seule visite à une amie pour qu’elle s’établisse à Fort Smith. Elle garantit que c’est le rythme, la tranquillité et le village qui lui a plu. « Il y a 2000 habitants ici, c’est une place facile à vivre, et il y a toujours de l’ouvrage. Les débuts n’étaient pas si faciles, mais au fil du temps, j’ai appris à accepter la dynamique avec le monde de la place. À m’habituer au fait que tout le monde vous connaissent. Je trouve que l’on est moins isolé ici qu’à Yellowknife, peut-être qu’il y a plus de choses qui se passent là-bas, mais la vie est moins chère et je suis en plein dans la nature. »
La Nature est une chose primordiale chez Kathy, en tout cas, celle qui lui permet de faire des kilomètres et des kilomètres de pistes en traîneaux à chiens. « Ici le site est formidable. J’avais déjà fait de l’attelage avant mais jamais de cette qualité. J’ai un chenil, à cinq minutes du village, je traverse la rivière avec mes 6 chiens et je pars pour des miles… J’ai un camp d’hiver, je reste le soir avec 2 ou 3 amis qui ont leur attelage puis nous revenons le lendemain. »
L’hiver rigoureux de cette année est une très bonne chose pour cette musher. Elle parle de la quantité de neige et de sa pérennité avec foi et gaieté. « Cette saison est plus longue qu’à l’habitude, surtout que l’an passé je me suis blessé au genou en traîneaux. Depuis novembre que je pars avec mes chiens et ça peut continuer jusqu’à la fin du mois, quoi qu’ils annoncent de la pluie en fin de semaine ! »
Kathy a un rêve qu’elle chérit à chaque année. Elle révèle que cela fait 4 ans qu’elle veut participer au derby Diavik de Yellowknife : 150 milles en trois jours, c’est un défi qu’elle veut relever. « C’est une course que je peux faire, mais ni moi, ni mes chiens n’étions prêts cette année. L’année prochaine ou dans deux ans peut-être. Il me faut des chiens assez forts pour courir 50 milles par jour. Je vais monter mon attelage en conséquence. Moi aussi il faut que je m’habitue à tenir cinq heures debout sur le traîneau. »
Au niveau de la communauté francophone de Fort Smith, Kathy se plaît à dire qu’elle est la mascotte de l’Association. En effet c’est elle qui revêt à chaque occasion le costume de Frédérique le Pélican, mascotte de ce petit groupe actif. « J’étais heureuse de savoir qu’il y avait une communauté francophone ici. J’étais francophile mariée à un francophone, mes trois garçons sont des francophones d’Ottawa. J’avais besoin de baigner dans cette culture encore en étant ici. »
Pour elle L’Aquilon représente une chance de lire en français, de savoir ce que les autres groupes du territoire font. Elle apprécie les portraits qui lui permettent de connaître d’autres autres francophones.
Malgré un manque de café Starbuck, Kathy Beaupré restera dans le Nord, que ce soit à Fort Smith ou ailleurs, l’heure de pointe ne rattrapera jamais son traîneau.