Arrivé du Manitoba, et basé à Fort Simpson en 1981, Paul Guyot alors chef de groupe du programme Katimavik aux TNO, a tout simplement oublié de partir.
Depuis cette année où il s’est occupé des jeunes canadiens qui parcouraient le pays à raison de trois mois dans trois lieux différents, Paul a eu des enfants, est devenu charpentier et s’est enrôlé avec les Rangers canadiens.
Il a d’abord eu une fille, Leanna qui a 22 ans maintenant, et depuis 9 ans Stéphane est arrivé. Stéphane a perdu son français paternel au fil des années. « Je lui parlais en français quand il était tout jeune. Maintenant, il habite avec sa mère, et il va à l’école à Jean Marie River à 50 Km sur la rivière au nord de Fort Simpson. Il comprend encore les quelques mots que je lui dis en français. Ce n’est pas à ici que l’on pratique notre français. La communauté est assez petite, moi si j’y pense vite, j’en compte un peu plus d’une dizaine de gens qui le parlent. »
Paul nous confie qu’il est abonné depuis le début de l’année. il aime lire en français et il apprécie le journal. « J’ai bien aimé, la fois où j’ai reconnu la photo d’une résidente de Fort Simpson, j’ai trouvé que c’était bien écrit et que ça nous faisait connaître des gens proches de nous. »
Travaillant dans la construction, Paul se dit en transition, déplorant le manque de travail dans le village, il est tenté de partir à Edmonton pour quelques mois. Ce qu’il aimerait aussi, c’est emmener son fils au Québec pendant au moins un an, pour qu’il puisse travailler correctement et que Stéphane soit en immersion complète, et puis revenir ici par la suite.
Car il veut revenir de toute façon. C’est un homme de la nature, il adore les activités extérieures et particulièrement dans l’environnement septentrional. « J’aime aller dans le bois en hiver en motoneige, l’été en bateau sur la rivière, et participer aux animations de la communauté. Je chasse un peu quand la nature me fait rencontrer un orignal, je pêche aussi le brochet et le doré. Je remets à l’eau les gros dorés car ils sont de bien meilleurs reproducteurs et les plus petits sont très bons à manger. Mais je relâche les petits brochets, car leurs arêtes sont désagréables, il y en a partout. Avec les plus vieux, on est capable de manger correctement car les arêtes sont plus grosses ».
Poursuivant sur la nature, Paul dénote une chose qui manque à Fort Simpson, une piscine. « Pour moi, c’est vital de savoir nager. Autant pour apprécier une bonne plonge, mais surtout pour pourvoir aller sauver quelqu’un s’il arrive quelque chose sur la rivière ou n’importe où. Tous les jeunes devraient savoir nager d’autant plus ici aux bords du MacKenzie ».
Notre abonné fait partie des Rangers canadiens depuis onze ans. Il se porte au secours des gens en détresse dans la nature. « Parfois quelqu’un nous appelle, car un de leur proche est parti seul dans le bois et il n’est pas revenu. Alors nous partons avec notre équipement, des tentes et des poêles à bois pour le retrouver. Nous sommes toujours prêts, en n’importe quels temps et saison ».
Les Rangers sont une patrouille dépendant des forces canadiennes qui assurent notamment une présence militaire dans les régions peu peuplées du Canada.
Dans le cadre du 60e anniversaire de ce corps fédéral, Paul Guyot est allé en avril 2002, à la recherche du pôle Nord magnétique. Une expédition de 16 jours, parcourant un total de 1600 Km sur la glace et pour finalement s’approcher le plus proche possible de ce pôle qui bouge de 40à 60 Km au Nord-Ouest à chaque année. « C’est une expérience extraordinaire. J’ai pu prendre une photo de huit boussoles posées sur la glace, les huit aiguilles pointaient des directions différentes… En plus l’expédition s’est achevée le 16 avril, le jour de ma fête. C’est un bon souvenir ! »