Établis aux TNO depuis 37 ans, les membres de la famille Dufford sont devenus des gens du Nord. Linda, une des trois propriétaires de l’entreprise familiale du Back Eddy, explique son attrait pour la francophonie.
Nous habitions à Ottawa quand j’étais petite, ma sœur et moi sommes allées à la maternelle en français et nous avons reçu une base de cette culture là-bas. Mon grand père s’appelait Émile, et j’avais un grand oncle de Trois-Rivières, qu’on surnommait Uncle Nap, car son nom était Napoléon Dufford. J’ai toujours gardé ce souvenir avec moi. Je trouve que le français comme l’espagnol est une langue si musicale et tellement belle ! L’an passé j’ai décidé de suivre des cours de français donnés par Madame Isabelle et j’ai vraiment adoré. Je voudrais recommencer cet automne. »
Après Fort Simpson et Fort Providence, c’est à Hay River que la famille s’installe. Les parents Dufford ont acheté le bar en 2000 et maintenant c’est Linda et sa sœur Nanette qui gèrent l’entreprise et servent aux tables.
« Pour moi, le français est une bonne façon de servir les clients. Lorsqu’ils viennent du Québec ou d’ailleurs ils sont bien surpris d’entendre que je parle un peu leur langue, mais tout de suite ils se mettent à parler vite avec leur gros accent, c’est alors que je sors ma phrase fétiche : un peu plus lentement s’il vous plaît ! »
Pour Linda, cette deuxième langue représente un plaisir plus qu’un besoin. Elle lance : « pour les clients, mais surtout pour moi, j’aimerais pouvoir offrir un service complet en français. Et elle termine sur le rire complice de sa sœur : peut-être que nous pourrions rebaptiser notre bar Le Back Eddy ? »
Depuis qu’elle est abonnée à L’Aquilon, elle trouve que sa capacité à lire en français, c’est bien améliorée. « À chaque numéro c’est de mieux en mieux ! Je regarde les photos, les titres et je lis quelques articles jusqu’au bout. J’aime reconnaître les gens de la place. Par exemple j’ai beaucoup apprécié l’hommage à Côme, je n’ai vu aucun autre article à son sujet en ville, j’ai trouvé ça bien. Je laisse le journal ici au comptoir, et je remarque plusieurs personnes qui le lisent, j’aime ça, je trouve que ça représente bien l’identité multiculturelle des TNO. »
Linda est musicienne, elle joue du violon depuis 33 ans. Elle a fait quelques voyages dans les territoires pour jouer sur scène, elle apprécie aussi les jams avec d’autres instruments. Sa musique de prédilection est le traditionnel. Elle dit aimer jouer le Metis, qui se révèle être un mélange entre le surprenant doigté de la musique Cajun et la finesse de l’archet de la musique Celtic. Une autre preuve de l’ouverture d’esprit de notre abonnée.