le Jeudi 8 mai 2025
le Vendredi 4 mai 2007 0:00 | mis à jour le 8 mai 2025 12:16 Société

Parlement jeunesse: Les jeunes femmes prennent

Parlement jeunesse: Les jeunes femmes prennent
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Dans le grand hall de l’Assemblée législative des Territoires du Nord-Ouest une inscription dans les onze langues officielles accueille les visiteurs : « Cette Assemblée législative est dédiée aux gens du Nord, à la sagesse des aînées et à l’avenir des jeunes. » Cette semaine, justement, 19 jeunes de chaque coin du territoire ont pris place dans les sièges normalement réservés aux députés.

Le Parlement jeunesse 2007, a eu lieu le 3 mai dernier à Yellowknife, après une semaine de préparation qui a permis aux représentants de chaque comté d’en apprendre davantage sur le processus législatif, sur le gouvernement de consensus et, surtout, sur la question centrale abordée cette année : la place des femmes en politique.

Voilà un sujet qui tombe à pic puisque, cette année, 16 des 19 apprentis députés sont des jeunes femmes. C’est beaucoup plus que dans la vraie Assemblée législative où Jane Groenewegen et Sandy Lee sont les seules députées « e ». Mercredi, les représentantes de Hay River North et de Range Lake ont d’ailleurs pris part à une discussion avec les parlementaires en herbes sur la place des femmes en politiques.

Parmi ces demoiselles intéressées par la chose politique, Llona Gyapay, une étudiante de neuvième année de l’École Boréale, est la toute première Franco-ténoise à siéger au parlement de Yellowknife. Rencontrée un jour avant le débat en tant que tel, celle qui représentait Hay River South affirme avoir beaucoup appris de cette expérience. « Nous avons appris comment le système fonctionne, quelles sont les étapes pour présenter les projets de loi », commente-t-elle.

Celle qui a servi comme page durant la session régulière de mars dernier connaissait déjà les rouages du gouvernement de consensus, mais a pu approfondir la question au Parlement jeunesse. D’après elle le système du Nord est meilleur que le gouvernement de type britannique utilisé ailleurs au Canada.

« Je trouve que notre système est plus efficace que dans le Sud. Il n’y a pas de parti politique, alors les députés ont davantage l’occasion de se concerter. Il y a plus de places pour la consultation entre les simples députés et les ministres », dit-elle.

Dans l’enceinte de l’Assemblée législative, elle comptait utiliser son droit de parole réglementaire pour prononcer un discours sur l’accès aux soins d’optométrie.

« Dans le sud du Grand lac des Esclaves c’est plus difficile qu’à Yellowknife d’avoir des soins pour les yeux, explique-t-elle. À Hay River, il y a seulement une personne qui vient une fois par mois, alors les gens vont souvent en Alberta pour recevoir des soins. Je veux demander qu’il y ait une clinique qui soit bâtie ou au moins que l’optométriste vienne plus souvent. Ce serait mieux. On pourrait garder notre argent aux TNO plutôt que d’aller le dépenser à Grande Prairie. »

En rougissant un brin, elle admet qu’elle compte prononcer son discours en anglais.

Est-ce que cette expérience lui donne le goût de la politique ? « Possiblement », répond-t-elle quand on lui demande si elle veut devenir un jour politicienne. Puis elle précise, « pas nécessairement comme députée ou comme ministre, mais travailler pour le gouvernement. J’aime beaucoup la Loi. C’est très intéressant. »