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le Vendredi 29 juin 2007 0:00 | mis à jour le 8 mai 2025 12:12 Société

Les lecteurs le disent: Une libellule dans le Nord

Les lecteurs le disent: Une libellule dans le Nord
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L’année 1999 a été une belle année pour la cueillette des morilles. Et c’est pendant cet été que Diane Boudreau est venue la première fois à Yellowknife. L’année suivante, elle est revenue pour rester aux TNO. Avec une formation en biologie et de l’expérience en architecture, Diane se plaît à vivre de multiples projets artistiques.

Depuis 2001, elle est l’invitée de l’Open sky festival à Fort Simpson. « J’aime peindre devant le grand fleuve Mackenzie, c’est très beau. J’y fais la promotion de l’art public. Pour moi, peindre une murale ou donner des ateliers, c’est quelque chose qui m’attire à chaque année, c’est quelque chose qui reste en place dans l’environnement. J’aime aussi représenter des insectes, comme les libellules ou les maringouins et autres diptères. Cet événement n’est pas compliqué, je suis heureuse de pouvoir côtoyer des personnes qui transmettent une culture. Il n’y a rien d’intellectuel et on côtoie des gens fantastiques avec lesquels on partage, on parle. Cette année, le thème est centré sur le conte. »

À Yellowknife, Diane Boudreau se sert des pans de mur pour extérioriser l’art. « C’est une façon de sortir la couleur des galeries et des musées. Le contexte urbain s’y prête très bien. Je sollicite aussi les entreprises à sortir de leurs bureaux. En fait, je leur permets une meilleure visibilité en vendant des parcelles de murale au mètre carré. »

Diane respecte le travail de l’artiste mexicain, Diego Rivera. « Ses fresques décrivent l’histoire troublante du Mexique. Bien sûr son message détient une teinte d’activisme, mais ça met de la vie et de la couleur! »

Durant l’hiver, l’artiste s’occupe habituellement de l’administration de la coopérative de film et vidéo de Yellowknife, Western Arctic Moving Pictures. « J’assure une permanence dans les locaux et j’accueille les nouveaux membres. » Quoiqu’elle soit entourée de tout l’équipement, Diane confie que le film n’est pas vraiment un média qu’elle utilise.

Quand arrive l’été, elle investit un atelier extérieur pendant quatre mois. Un lieu où elle profite de l’air et des échanges avec d’autres artistes qu’elle invite. L’atelier d’art urbain est un espace qu’elle utilise grâce aux subventions accordées par le Conseil des arts des Territoires.

Sur la liste de ses intérêts variés, Diane parcourt la botanique, dont elle apprécie l’utilisation des noms latins. À l’occasion, elle s’adonne également à l’aménagement paysager. Parfois, elle conçoit des plans de maison sur le logiciel Autocad pour des commandes spéciales. Elle est aussi amatrice de champignons. « On trouve plus de champignons sur un site qui a été brûlé par un incendie de forêt. Il y a plus de minéraux, et le mycélium est déjà là. La seule chose déplorable, c’est que dans la région de Yellowknife, il est conseillé de s’éloigner de la ville, car les sols restent contaminés après toutes ces années d’exploitation minière. » Dans la même veine, Diane Boudreau donne de son temps à la cause environnementale. Elle fait souvent du bénévolat pour les collectes de fonds d’Ecology North.

« Je suis attaché à la communauté et je pratique une culture de communauté. Lorsqu’on partage un lieu, on crée un monde de connexion. Les gens se font confiance avec le temps. D’ailleurs, je supporte le journal qui est, à mon avis, un média important pour nous permettre de nous informer sur ce qui se passe dans notre milieu. Néanmoins, par définition, un journal se doit d’être autonome. J’encourage Alain à continuer dans ce qu’il fait pour obtenir un conseil d’administration plus indépendant. Je pense que c’est la même chose aussi avec la radio. Ces médias sont le reflet de ce que l’on est. »