Le travail risque de ne pas manquer au cours des prochains mois pour la nouvelle monitrice de français à Inuvik, Marie Coderre, qui remplira aussi les responsabilités de coordonnatrice à l’Association des francophones du delta du MacKenzie.
Arrivée avec son copain il y a un mois, la nouvelle résidente d’Inuvik vivra une deuxième expérience aux TNO. En 2004, elle avait vécu quelques mois à Fort Smith occupant des fonctions similaires dans cette communauté située complètement à l’autre extrémité du territoire.
La jeune dame s’est permis quelques comparaisons entre les deux endroits. « Les communautés autochtones sont différentes. Le décor est totalement différent, bien sûr. La francophonie est différente aussi. Ce n’est pas du tout la même masse critique de francophones. Le besoin à Fort Smith est plus auprès des jeunes. À Inuvik, c’est plus une communauté d’adultes », a-t-elle expliqué.
Les ressources pour la communauté francophone ne sont pas les mêmes non plus. « Chaque association est très différente. C’est une plus grosse association à Fort Smith, donc l’employé travaille à temps plein. À Inuvik, c’est un poste à temps partiel », poursuit Marie Coderre.
Malgré des ressources limitées, la nouvelle coordonnatrice explique que l’organisme francophone a beaucoup de projets en tête. « L’Association est encore très petite. Elle existe depuis quelques années seulement. La vision serait de grossir évidemment. Et aussi, étant donné qu’il n’y a pas beaucoup d’enfants qui parlent le français, ce serait de créer des partenariats », indique Mme Coderre.
Elle donne l’exemple d’une possibilité d’affiliation avec des garderies anglophones où le français pourrait être rendu plus accessible par l’embauche d’une éducatrice francophone.
Marie Coderre insiste qu’il ne faut surtout pas négliger l’école Sam’s School qui est une ressource indispensable pour la francophonie. « Là où le français est très présent à Inuvik, c’est à l’école. Il y a des programmes d’immersion de la 1re à la 6e année. Donc, l’Association veut davantage donner un coup de main au niveau des projets étudiants en français parce que c’est là que ça bouge le plus. C’est là qu’il y a le plus de potentiel et que ça répondrait le plus à un besoin », a-t-elle signalé.
La nouvelle résidente qui n’a pas mis de temps à constater la réalité francophone d’Inuvik a aussi parlé de la possibilité de procéder à une étude de marché. « Nous aimerions engager quelqu’un pour qu’il aille chercher le pouls de la francophonie à Inuvik », souligne-t-elle.
Cette dernière songe notamment à l’établissement d’une carte de membre à l’Association des francophones du delta de MacKenzie. « Ce serait quelque chose que j’aimerais faire cette année. C’est bien psychologique, mais si les gens payent 10 $ ou 15 $ pour une carte de membre pour l’année. Ça va les stimuler à vouloir participer aux activités et tout », a affirmé Mme Coderre, qui aimerait bien accroître le bassin de francophones affiliés avec l’Association.
La coordonnatrice a bien hâte de prendre possession de son nouveau bureau afin de se mettre à la tâche. Dans les derniers mois, les activités de l’Association ont été chambardées par un déménagement de ses locaux, mais tout devrait rentrer dans l’ordre prochainement.
En attendant, celle qui est aussi monitrice de français à temps plein à l’école Sam’s School est très occupée avec ses trois groupes d’immersion – représentant une cinquantaine d’élèves au total – dont elle fait l’animation et la promotion du français par différentes activités.
Elle est d’ailleurs à planifier un projet pour la quinzaine d’élèves du groupe des 5e et 6e années pour un voyage de huit jours au Québec en mai prochain.