Le mois d’octobre a apporté son lot d’actions au niveau des solutions présumées pour contrer la délinquance juvénile dans les communautés du Nord. Aux TNO, trois étapes ont fait leur marque dans le paysage décisionnel municipal de trois communautés et concernent toutes l’adoption d’un couvre-feu pour les 16 ans et moins. La première étant l’étape ultime que constitue l’adoption d’un arrêté municipal dans la communauté de Behchoko. La seconde est représentée par la mise en place d’une telle mesure à Inuvik où le conseil municipal a effectué la deuxième lecture de ce règlement. Finalement l’étape de consultation alors que germe l’idée d’une telle procédure est considérée à Hay River où la communauté a souhaité venir en aide aux adolescents et pense leur interdire de déambuler le soir après 23 h.
Sous le couvre-feu adopté le 22 octobre, les jeunes de Behchoko, ne pourront se trouver dans les rues entre 21 h et 6 h du samedi au jeudi, à moins qu’ils soient accompagnés d’un adulte. Les parents devront payer une amende de 100 $ pour chaque enfant ne suivant pas ce règlement. S’ils refusaient de payer, les parents pourraient être incarcérés. Cette mesure n’est en fonction que pendant l’année scolaire.
Le maire d’Inuvik clame que c’est la meilleure chose à faire en ce moment pour avoir une main mise sur les jeunes de sa ville. D’après Derek Lindsay, l’acte actuel de la justice pour les mineurs ne permet aucune action contre les voyous qui dégradent la communauté. « Il nous faut mettre en place une mesure nous permettant de contrôler ces jeunes. C’est un problème auquel nous devons adresser une solution, en voici une ! Lorsque le règlement sera adopté, il ne faudra qu’une semaine pour qu’il soit en place. Alors, la GRC fera son devoir et nous verrons certainement moins de jeunes traîner et inciter la dégradation des installations. Nous mettons cet arrêté en place sans avoir de date péremptoire, nous pouvons dans le futur apporter les changements souhaités suivant les remarques et les commentaires de la population », dit-il.
À Hay River, le sujet n’est pas tombé de la dernière pluie. Kevin Wallington avoue que cette discussion a déjà eu lieu il y a quelques années. Ces quatre dernières années, M. Wallington a été le responsable du centre des jeunes de la ville. Il dit que certains jeunes ne connaissent aucune règle et ne se soumettent à aucune contrainte comme partout ailleurs. « Les jeunes d’ici sont de bons jeunes comme dans la plupart des autres places, commente-t-il. Notre vrai défi, si nous voulons qu’ils ne tournent pas mal, c’est de les comprendre et d’installer des liens de confiance avec eux. La mise en place d’un couvre-feu pourrait nous aider à instaurer certaines règles et nous pourrions les aider à les suivent. Nous devons toutefois être très prudents et agir avec beaucoup de compréhension. La base est de les consulter, et pas seulement de se dire que l’on est encore dans le coup pour comprendre comment marche la vie d’un adolescent de nos jours.»
La troisième et dernière lecture de l’arrêté municipal d’Inuvik se fera le mercredi 14 novembre. À Hay River, une réunion est prévue pour le mois de janvier afin d’adresser les meilleures recommandations sur le sujet de la sécurité en ville. L’idée d’un couvre-feu pourrait alors progresser une autre étape.