le Vendredi 9 mai 2025
le Vendredi 1 février 2008 0:00 | mis à jour le 8 mai 2025 11:58 Société

Le maire Lindsay note déjà une différence Couvre-feu à Inuvik

Le maire Lindsay note déjà une différence Couvre-feu à Inuvik
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Plus de deux mois après l’implantation du couvre-feu interdisant aux jeunes de moins de 16 ans de flâner dans les rues tard le soir, des membres de la communauté d’Inuvik disent avoir noté une différence.

« Jusqu’à maintenant, ça fonctionne! Nous voyons une diminution des cas de vandalisme », a confié le maire d’Inuvik, Derek Lindsay.

« Nos agents de la GRC sont surpris et heureux des résultats jusqu’à maintenant. J’ai parlé à des chauffeurs de taxi et ils voient aussi une différence. Avant, ils se faisaient souvent tirer des balles de neige ».

Ce nouveau règlement municipal, adopté le 14 novembre dernier, interdit à un jeune de moins de 16 ans de se trouver dans la rue ou dans un parc après 22 h en semaine et après 23 h le week-end à moins qu’il soit accompagné d’un adulte ou qu’il bénéficie d’une raison valable.

Lors d’une première offense, le jeune recevra un avertissement. Ce même jeune pourrait se voir attribuer une contravention de 50 $ en cas de deuxième offense et 75 $ pour un troisième écart de conduite. Le règlement va même jusqu’à dicter une contravention de 100 $ ou même de l’emprisonnement pour toute récidive subséquente.

Le maire Lindsay assure qu’il serait étonné que la municipalité doive se rendre à de telles mesures. Par ailleurs, selon ses communications avec la GRC locale, il indique qu’aucune contravention a été distribuée à un jeune depuis la mise en place du couvre-feu. « Nous appliquons le gros bon sens. Nous ne voulons pas que la police arrête un jeune qui revient du hockey par exemple. […] Ce que nous voulons briser, ce sont les gangs de 6 ou 7 jeunes. Vous savez, avec la pression du groupe, c’est plus propice au vandalisme », a-t-il soutenu.

Teresa Winter travaille comme intervenante à la Maison des jeunes d’Inuvik depuis septembre dernier. Elle dit aussi constater un changement depuis qu’il y a un couvre-feu. « Nous avons remarqué une différence. Il y a beaucoup moins de vandalisme », a-t-elle affirmé. Elle croit aussi que le nouveau règlement a responsabilisé plusieurs parents. « Maintenant, les parents appellent plus souvent pour s’assurer qu’on ne ferme pas l’endroit trop tard et que leurs enfants rentrent plus tôt », a souligné l’intervenante.

Cette dernière se demande cependant si cette baisse du vandalisme sur son établissement et dans la municipalité en général est seulement attribuable au couvre-feu. Elle note que l’arrivée de l’hiver et du temps froid a sûrement joué un rôle. De plus, un nouveau règlement à la maison des jeunes stipulant que l’endroit sera automatiquement fermé deux jours pour tout cas de vandalisme sur les lieux a aussi eu son influence, selon elle.

Derek Lindsay est d’accord que la seule arrivée de la période hivernale est un facteur non négligeable dans cette baisse de vandalisme. Il est conscient aussi que la pilule sera peut-être beaucoup plus dure à avaler pour les jeunes en été, lors du soleil de minuit. Le maire a même ouvert la possibilité que le règlement soit revu pour la période estivale. Un couvre-feu saisonnier pourrait être une option envisagée, dit-il.

Des jeunes plutôt indifférents

Des adolescents interrogés par L’Aquilon aux abords de la maison des jeunes, par un froid vendredi soir de janvier, ont dit n’avoir aucunement changé leurs habitudes depuis l’arrivée du couvre-feu. Plusieurs d’entre eux ne connaissaient même pas l’existence de ce nouveau règlement municipal.

« Je continue d’être dehors tard le soir, comme avant. Et lorsque la police me voit, elle s’en fout, elle ne fait rien », a dit un jeune de 16 ans qui n’a pas voulu s’identifier. À aucune reprise, dit-il, les policiers ont vérifié s’il avait l’âge pour se promener dans la rue.

Un jeune de 14 ans, prénommé Keenan, confie de son côté que ce couvre-feu ne le concerne pas vraiment. « Le soir, je vais chez des amis. Je ne suis jamais dehors », a-t-il raconté.