Quand elle était plus jeune, Francine Fontaine était toujours très impliquée dans les projets jeunesse qui touchaient la francophonie au Manitoba. Aujourd’hui, elle revient à ses anciennes amours, mais avec un rôle différent et dans un milieu minoritaire francophone tout autre.
C’est d’ailleurs en prenant part aux Jeux de la francophonie et au Parlement franco-canadien du Nord et de l’Ouest pour la délégation franco-manitobaine que la nouvelle coordonnatrice du Comité Action Jeunesse (CAJ) a pu rencontrer pour la première fois des membres de la communauté franco-ténoise. Francine, qui se souvient que la délégation des TNO était souvent peu nombreuse lors de ces événements, a maintenant le défi de mener celle-ci à bon port tout en innovant avec de nouveaux projets et activités.
La jeune dame de 23 ans est aussi consciente qu’elle arrive dans un contexte un peu instable pour les jeunes d’ici alors qu’elle est déjà la troisième coordonnatrice à occuper le poste depuis octobre 2007. C’est pourquoi elle tient à ne pas trop brusquer les choses dans l’immédiat. « Je pense que l’important, c’est de bien réaliser les projets qui sont en cours », raconte Francine.
Celle qui est rentrée en poste au CAJ le 14 janvier aura notamment beaucoup de pain sur la planche avec l’organisation du Rassemblement jeunesse qui aura lieu durant les Jeux d’hiver de l’Arctique à Yellowknife en mars et qui réunira des jeunes francophones du Nunavut, du Yukon et de partout aux TNO. En plus d’une cérémonie d’ouverture distincte, ce grand rassemblement offrira des ateliers culturels, des visites sur les différents sites des Jeux ainsi qu’un bal de fermeture.
« C’est un rassemblement jeunesse pour faire venir les jeunes pour qu’ils voient les Jeux d’hiver de l’Arctique tout en offrant à eux aussi une petite goutte de chaque culture des jeunes qui seront présents », explique Mlle Fontaine.
La nouvelle coordonnatrice devra aussi s’occuper du projet Prévention justice dans les prochaines semaines. « Le but, c’est de faire une tournée dans les écoles francophones ou avec programme d’immersion aux TNO pour parler aux jeunes de la loi et des recours qu’ils ont devant la loi. On veut les aviser que la loi est là pour les protéger et non pour les menacer. Le taxage est un exemple de ce qui peut être discuté », a-t-elle confié.
De la télé à la jeunesse
Avant de déménager aux TNO, Francine a effectué des études en communication, profil télévision, à l’Université du Québec à Montréal (UQAM). Celle-ci complétera d’ailleurs à distance son baccalauréat dans ce domaine au printemps. L’été dernier, elle a suivi un stage fort enrichissant d’assistante à la production chez PRAM, une petite boîte de production montréalaise. La Franco-Manitobaine a dit bien aimer l’expérience malgré les hauts et les bas et caresse toujours l’ambition de travailler dans ce domaine plus tard.
Comme bien des gens avant elle, c’est un concours de circonstances qui l’a amené à Yellowknife. « J’ai commencé à chercher du boulot à Winnipeg, justement en télé ou en cinéma. J’ai eu quelques offres d’emploi, mais surtout dans le domaine anglophone et ce n’est pas ça que je voulais. Je suis allé étudier à l’UQAM justement pour pouvoir travailler dans ma langue maternelle », a soutenu la nouvelle coordonnatrice.
« Quand, j’ai vu l’annonce [de coordonnatrice] dans le journal La Liberté, qui est le journal francophone du Manitoba, je me suis dit: Pourquoi pas? Je vais postuler et on va voir ce que ça donne. J’ai toujours voulu monter dans le Nord. Ça avait l’air intéressant! », a-t-elle poursuivi.
Celle qui est originaire de La Broquerie, petite communauté dans le sud du Manitoba, dit venir aux TNO avec une très bonne connaissance de la réalité francophone dans un contexte de minorité. « De ce que j’ai vu jusqu’à présent, ça se ressemble beaucoup. Je pense qu’on se rend compte quand on fait partie d’une minorité qu’il faut toujours parler plus fort pour se faire entendre. Il faut toujours lutter pour les subventions et pour un petit peu d’appui, même si on ne demande pas tellement. C’est un peu le milieu que j’ai toujours connu, donc je me retrouve assez bien ici », a-t-elle expliqué.
Malgré tout, la jeune dame – qui s’est lancée seule dans cette aventure nordique – aura besoin d’une certaine période d’adaptation et elle espère bien pouvoir tisser des liens rapidement afin de faciliter le tout. Elle aimerait d’ailleurs bien que quelqu’un ait la gentillesse de lui faire une visite guidée de Yellowknife prochainement. L’appel est lancé!