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le Vendredi 13 juin 2008 0:00 Société

Crise du logement: Un shérif des loyers

Crise du logement: Un shérif des loyers
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Les logements coûteux et rares représentent un problème criant dans plusieurs localités des TNO. La proposition faite par la députée Wendy Bisaro en fin mai de créer un poste d’ombudsman pour mettre en échec des hausses déraisonnables des loyers, commence à prendre forme.

Si le projet débattu en plénière de l’Assemblée devait être adopté, le poste de rental officer (officier des logements locatifs) sera créé. Ce personnage du gouvernement territorial servirait alors de médiateur entre les propriétaires et les locataires, si l’on en croit le ministre de la Justice et responsable des Sans-abris, Jackson Lafferty.

Cependant, le ministre ne sait trop quels seront les pouvoirs de ce médiateur. Son statut ne lui permettrait alors que de recommander une forme de règlement, sans pouvoir coercitif toutefois ni d’un côté ni de l’autre. Ce qui préoccupe surtout M. Lafferty avec cette mesure, est de faire diminuer le nombre d’avis d’évictions émis pour non-paiement de loyer.

Le gouvernement ne limitera pas les hausses

Ces nombreuses mises à la rue sont peu surprenantes au vu et au su des chiffres avancés par Mme Bisaro : au cours des deux années qui viennent de passer, les locataires ont dû acquitter deux augmentations moyennes de leur loyer d’un ordre de 16%, à chaque année. L’accroissement rapide du coût des logements ne semble pas être la préoccupation centrale du gouvernement des TNO : « Je ne crois pas que nous suggérions de diminuer le coût des logements », a affirmé le ministre Lafferty.

Une réglementation du prix des logements est un couteau à deux tranchants, reconnaît Mme Bisaro : « Ça semble être une perturbation du marché, dit-elle. Les propriétaires peuvent ne plus faire de réparations et les édifices deviennent désuets ; les provinces prennent leurs distances avec les limites de loyer.»

Moins de proprio, c’est moins cher

Le quasi-monopole du marché locatif que possède Northern Property ne contribue pas à la concurrence entre les propriétaires. Une option viable pour forcer les prix à la baisse serait de « créer des alternatives publiques, financer la création des coops de logement, retirer des logements du marché privé », croit Mathieu Houle-Courcelles, personne-ressource dans un organisme de défense des droits des locataires, à Québec.

Rien de tel ne semble être sur le point de se concrétiser pour l’instant. Si la croissance économique continue à ce rythme dans la région de Yellowknife, les promoteurs seront tentés d’investir dans la construction de nouveaux logements. Selon Mme Bisaro, la crise ne s’estompera certainement pas d’ici une autre année, le temps que les investisseurs sentent que de nouveaux logements trouveraient preneurs sans aucun doute.

En attendant, les locataires devront persister à contester des augmentations excessives en cour. Mais comme le note la députée de Frame Lake, ceux qui contestent sont rarement les plus fortunés. La corporation de logements Northern Property n’a pas retourné l’appel de L’Aquilon au sujet de la réglementation des loyers.