Cinq programmes à l’appui et 688 000 dollars plus tard, le gouvernement Harper veut réduire les cas d’alcoolisme fœtal et d’utilisation de drogues chez les enfants de 6 à 12 ans et les adolescents, de même que favoriser les arts et la culture plutôt que la flânerie dans les rues.
Faire moins de prisonniers
Toutes ces mesures sont liées à la prévention plutôt qu’à une répression policière accrue, a signalé le ministre de la Justice : « Ce sont des programmes basés sur la communauté pour réduire le nombre d’incarcérations. » Les sommes allouées le sont dans le cadre de la Stratégie de la justice autochtone, une politique évaluée à 40 millions de dollars pour l’ensemble du Canada.
Quant au taux de criminalité anormalement élevé dans le Nord que son gouvernement n’arrive pas à endiguer, M. Nicholson a blâmé l’opposition, qui bloquerait des projets de lois visant à assurer la sécurité des Canadiens.
Si tout va comme le souhaite son gouvernement, la Stratégie devrait voir son financement augmenté dans un avenir rapproché. La violence causée par les gangs dans les communautés autochtones serait le premier fléau auquel devront alors s’attaquer les intervenants.
Gangs de rue : rien à voir
La criminalité sans cesse croissante n’est toutefois pas l’œuvre des gangs de rue, contredit la sous-ministre de la Justice des TNO, Bronwyn Watters. La décision d’augmenter la prévention juvénile est sujette à discussion elle aussi : « La criminalité juvénile est en baisse, mais c’est trop tôt pour dire s’il s’agit d’une tendance », ajoute la sous-ministre en entrevue.
Quoi qu’il en soit, certaines mesures de l’annonce du ministre Nicholson sont en cours depuis fort longtemps déjà. C’est le cas du programme de lutte à l’alcoolisme fœtal, financé à hauteur de 478 000 dollars et qui est entré en fonction il y a maintenant plus de deux ans. La moitié du montant a donc déjà été dépensée par l’organisme de justice communautaire, assure la directrice de ce service et des politiques communautaires.