La volonté politique est bien là, il manque des fonds, du moins faut-il trouver la formule financière qui, sans peser exclusivement sur les résidents de Yellowknife, permettra de réunir suffisamment de subventions pour garder le puits de mine Robertson. C’est ce qui ressort des propos du conseiller municipal Dave McCann.
« On a discuté de cette priorité lors de notre dernier conseil municipal afin de voir comment la ville peut faciliter la conservation et la rénovation de ce patrimoine, dit-il. C’est un défi, car nous devons boucler notre budget 2009 fin décembre, et la démolition du site minier est prévue pour 2009. » Selon M. McCann, l’équipe municipale souhaite unanimement préserver et utiliser ce patrimoine. Une enquête de faisabilité est d’ores et déjà activée pour trouver des ressources.
« La ville ne peut pas assumer toute seule les coûts d’une telle opération, explique-t-il. On doit trouver des partenaires. Nous pouvons avoir une aide de la part du propriétaire du site, mais ce n’est pas suffisant. En plus, le gouvernement fédéral a son mot à dire, car le site dans son ensemble est concerné par un plan de rénovation et tout doit être nettoyé en 2009. Cela nous laisse peu de temps pour trouver une solution et le dossier est complexe. »
Deux options étaient proposées pour une utilisation à long terme de ce site : soit devenir un emblème du patrimoine, soit devenir un lieu de production d’énergie pour le chauffage. L’objectif retenu est de conserver un patrimoine minier unique dans le Nord pour créer un lieu d’attraction touristique moderne.
La mine Con a fonctionné de 1938 à 2003. La construction du puits de mine Robertson a démarré en 1975 et s’est achevée en 1977. La structure est en acier, protégé de la corrosion. Elle est estimée en bon état. C’est le plus haut puits de mine aux TNO. Il atteint 6 240 pieds de profondeur. La compagnie Miramar Mining, propriétaire du site, propose de faire don de ce puits en octroyant 500 000 $ pour les travaux d’aménagement. Pour Ryan Silke, directeur de la NWT Mining Association, avant de se lancer dans cette aventure, il faut s’assurer que les contribuables de Yellowknife n’auront pas à supporter une pression fiscale supplémentaire.
Pour Catherine Pellerin, de Heritage Committe de Yellowknife, le défi est magnifique. « Il y a beaucoup de possibilités d’aménagement, car le puits a des espaces d’entreposage et un bureau en haut qui peuvent être modifiés, dit-elle. C’est sûr qu’on aimerait en faire une attraction touristique, car la ville manque de points d’intérêt pour ceux qui ne vont ni à la chasse, ni à la pêche. Du point de vue historique, c’est un élément fondamental de notre patrimoine. C’est ici que, pour la première fois au Canada, des femmes faisaient fonctionner l’ascenseur pour le puits. J’en ai rencontré une tout récemment. »
L’Ontario et l’Alberta ont préservé des puits de mine. Il est possible que la ville de Yellowknife s’inspire de l’opération de sauvetage menée pour sauver le puits McIntrye, à Timmins, en Ontario. Ce puits de mine, bâti en 1936, devait être démoli en 2000. Les propriétaires de la mine en ont fait don à une équipe communautaire qui s’est mise en place pour la sauvegarde de ce patrimoine. Des fonds ont été récoltés auprès de partenaires tels que le Lions Club, la ville de Timmins, la Fondation pour le patrimoine de l’Ontario. Trois ans plus tard, le puits était entièrement réhabilité.