C’est bien ce qui risque de lui arriver! À peine arrivé à Hay River, en ce lundi 5 janvier, il se fait déjà proposer une offre de suppléance à l’école francophone. Il y a aussi une entreprise de construction qui semble intéressée par ses compétences en conduite de machines, mais il faudrait qu’il quitte la ville pour des périodes assez longues, et cela ne lui convient pas tout de suite.
Il faut dire que Jérôme Boulanger vient de parcourir 5 000 kilomètres pour rencontrer pour la première fois des membres de sa famille en Alberta qu’il ne connaissait pas. Après avoir passé les fêtes là-bas, le voici dans une autre partie de sa famille pour tenter de se trouver un emploi local et profiter de relations familiales tant attendues.
À 20 ans, Jérôme Boulanger a un parcours bien rempli dans la maçonnerie. Il a achevé une formation dans un centre de formation professionnelle du Québec, qui l’a conduit à participer à des concours locaux puis internationaux. Il a ainsi parcouru le Québec, puis le Canada. Classé premier lors du concours de Halifax dans sa catégorie des moins de 25 ans, il a rejoint le grand concours international des métiers du Japon en novembre 2007, pour se classer 15e au niveau mondial dans son domaine. Bien entendu, l’emploi ne s’est pas fait attendre longtemps et il a exercé ses compétences sur des chantiers au Québec où il a œuvré en construction et en rénovation de bâtiments et maisons. Ses mains s’appliquent à monter de la maçonnerie extérieure et intérieure, avec des matériaux tels que la brique d’argile et la pierre en béton.
Bien sûr, il se doute que dans les Territoires du Nord-Ouest, il ne trouvera pas de travail en maçonnerie telle qu’il la pratiquait dans l’est du pays. En revanche, il est capable de conduire toutes sortes de machines de construction et là-dedans il se pourrait qu’il trouve rapidement de quoi s’activer, à condition bien sûr de demeurer à Hay River.
À côté du besoin de renouer avec des branches familiales, il est animé par des motivations telles que pratiquer l’anglais et faire une expérience de travail hors du Québec. Arrivé en ville depuis deux jours, sa première impression se résume par « pas de Wal Mart », explique-t-il en souriant. « Il n’y a pas de grande surface ici. À Montréal, je peux passer sept heures dans un magasin et ne pas en avoir fait le tour, ici il n’y a pas ça. »
Autre chose aussi, de surprenant et de déroutant aussi pour ce jeune homme habitué à la conduite au Québec. « Pour venir ici, la route est toute droite. Il n’y a pas de tournant. Sur 530 kilomètres, c’est toujours la même route! »