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le Jeudi 2 juillet 2009 16:28 Société

75e anniversaire de Yellowknife Mosher et l’île qui porte son nom

75e anniversaire de Yellowknife Mosher et l’île qui porte son nom
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En face du site de la mine Con, l’île Mosher est un lieu de pique-nique estival. Son nom et son emplacement demeurent le témoignage d’une époque où Yellowknife ne brillait que pour l’or.

À l’automne 1934, Murdock Mosher ne tient plus. Le prospecteur s’envole pour le Nord quelques mois après qu’un premier gisement d’or ait été trouvé sur les rives de la baie de Yellowknife. Rapidement, il jalonne plusieurs concessions minières aux alentours d’une l’île à l’ouest des premiers campements. Occupé, celui qui avait déjà découvert plusieurs gisements avec son frère Alex en Ontario, n’a pu finaliser le développement de ses récentes concessions. Aux premiers balbutiements de la capitale ténoise, la compétition était féroce. Dès que ses concessions se terminent, un trio de prospecteurs qui avaient jalonné des terres juxtaposées à celles de Mosher, ont immédiatement repris les concessions pour finalement les vendre pour un demi million de dollars plus intérêts à la compagnie Cominco. En 65 ans d’activité, la mine Con a finalement fait la fortune de plusieurs mais certainement pas celle de Murdock Mosher. Le fait que l’île faisant face à l’ancien embarcadère de la mine Con porte encore son nom, traduit bien la réalité du passé. Murdock Mosher fut tout proche d’accéder à l’Eldorado des TNO, pourtant il n’y aura jamais accosté.

La fille de Murdock, Sandra Mosher, n’a jamais mis les pieds à Yellowknife. Pourtant, elle confesse en entretien avec L’Aquilon qu’elle aurait bien aimé participer aux célébrations du 75e de cette ville qui a rythmé sa jeunesse. « Mon père partait souvent pour le grand Nord. Nous, nous restions en Ontario. Nous vivions en permanence dans des hôtels à Toronto, et mon père nous rejoignait quelques semaines avant de repartir prospecter », se rappelle-t-elle.

Sandra Mosher se souvient de l’accoutrement et l’état d’esprit de tous ces chercheurs de gisements. « Ils avaient tous le même train de vie. Leurs familles restaient au King Eddy et eux, ils avaient un sac à dos, des bottes et quelques gamelles pour leur repas. Ils étaient tous en forme, car ils marchaient tous énormément. C’étaient des hommes qui adoptaient toujours une pensée positive, et ils avaient toujours de l’espoir. C’est pour ça qu’ils repartaient tout le temps », raconte-t-elle. Cette femme qui demeure encore en Ontario, se souvient également que son père, pour la faire rire, la mettait parfois dans son sac à dos à la place de sa nourriture séchée et de ses boîtes de maïs en crème. Elle dit également qu’elle est fière qu’une île porte le nom de son père, autant qu’elle est heureuse qu’un de ses petits-enfants qui habite à Terre-Neuve se prénomme Alexander Murdock.

Ayant l’élévation la plus importante des îles de la baie de Yellowknife, l’île Mosher propose une très abrupte pente de glissade pendant l’hiver. L’été, elle demeure une aire de bronzage et de pique-nique appréciée par les canoteurs et autres navigateurs de petites embarcations. Son point de vue reste sans égal sur la communauté de Dettah, le Grand lac des Esclaves et les bâtiments qui ont germé sur l’or de Yellowknife.