le Vendredi 6 juin 2025
le Jeudi 10 Décembre 2009 13:36 Société

Condition de travail Le comble pour un syndicat c’est…?

Condition de travail Le comble pour un syndicat c’est…?
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Depuis le lundi 7 décembre au matin, les dix employés du Syndicat des travailleurs du Nord font du piquetage sur le trottoir devant leurs bureaux fermés. Leur employeur reste intransigeant sur le système de classification des emplois.

 

Todd Person, le président du syndicat des travailleurs du Nord est dans une position qu’il n’a pas l’habitude de cautionner. C’est lui l’employeur dénigré par les membres d’un syndicat alors qu’il ne veut pas se soumettre aux revendications de ses employés.

Les négociations entre les employés représentés par l’unité des métallurgistes unis et la direction du syndicat des travailleurs du Nord (STN) ont débuté au mois de juillet. De retour aux négociations en novembre, l’employeur a livré sa dernière offre omettant un système de classification des emplois. Après 21 jours de pause, les métallos ont signalé leur intention de faire la grève dès le 27 novembre, mais l’employeur ne leur a pas répondu. C’est le jeudi 3 décembre, tard dans le soir, que les employés ont envoyé par courriel un avis de grève pour le lundi 7 décembre à 8 h 30. Durant cette même semaine, le STN a menacé ses employés de réduire leur convention collective aux standards de base des normes du travail.

Pour Ken Howie, le président de cette unité de revendication, les actions subséquentes du patronat ont entravé les lois des syndicats. « Ils ont supprimé nos congés payés dès le 1er décembre, le vendredi 4, ils ont réquisitionné toutes nos clés de bureaux et nos téléphones. Le 7 au matin, les bureaux étaient fermés et personne de la STN n’était présent. Pour nous c’est ce qui constitue une fermeture de l’entreprise », énumère-t-il avant d’affirmer que des conseillers juridiques approfondissent actuellement le dossier.

En tout bon patron, Todd Person se défend et clame que les employés sont en grève et que la STN n’est pas fermée. Il revendique que sans ses employés, les bureaux sont vides à part deux directeurs et deux spécialistes politiques et que c’est pour cette raison que les locaux sont abandonnés depuis lundi. « Nous respectons leur droit de grève », lance-t-il.

« Tout ce que nous voulons finalement c’est d’inclure un système de classification d’équité salariale. Quelque chose de similaire à ce que nos membres et employés du gouvernement territorial possèdent. C’était sur la table de négociation et leur équipe de négociation n’a pas voulu en discuter. Nous sommes vraiment sous le choc que notre patron soit si réfractaire à l’inclure dans notre entente, alors que c’est une chose prioritaire dans les principes syndicaux », s’étonne Ken Howie.

Selon Todd Person, le STN désire retourner à la table des négociations rapidement. Mais il soutient toujours que ce que demandent ses employés ne correspond pas à la réalité d’une organisation de si petite taille. « On demande une classification d’emplois pour une masse salariale plus importante. Ça ne se voit pas pour approximativement six postes. Car il y a dix employés, mais seulement six postes au sein de notre syndicat. »

Le piquetage continuera tant et aussi longtemps que les deux parties ne se retrouveront pas autour de la table de négociation. Les travailleurs se relaieront devant leurs bureaux et ceux de l’Alliance de la fonction publique de Yellowknife, alors que pendant ce temps, plus personne ne travaille pour tout les membres du syndicat des travailleurs du Nord. D’après Ken Howie, et confirmé par l’absence de réponse aux appels de l’Aquilon, les employés de AFPC soutiennent les grévistes et ne franchissent pas leurs piquets de grève en travaillant à la maison. Pour Ken Howie, cette situation est honteuse pour tout le mouvement syndical. Le gréviste se permet d’affirmer que le comble pour la STN, serait d’engager des briseurs de grève afin d’assurer le travail de représentation nécessaire des 4 000 autres membres du syndicat des travailleurs du Nord.