La soupe populaire de Hay River connaît des problèmes concernant sa localisation. Laura Rose, présidente de l’organisme, partage que des solutions se pointent à l’horizon.
« Nous devons déménager le trailer parce que le lot sur lequel nous sommes est dans la zone commerciale », explique Laura Rose, présidente de la Soup Kitchen à Hay River. Celle qui s’amuse à se nommer pour rigoler « présidente, chef et lave-vaisselle » de la soupe populaire est, avant tout, le pilier de cet organisme à but non lucratif, depuis quatorze ans bientôt. Pour la dame, cette histoire de déménagement est un souci de plus duquel elle aurait bien aimé être épargnée.
« Apparemment, nous étions supposés être ici temporairement, lance-t-elle, avec un soupçon d’indignation dans la voix. Je n’ai jamais entendu cette partie de l’histoire! » Elle ajoute que la Soup Kitchen devrait être comprise dans une zone de la ville qualifiée d’« institutionnelle » pour être réglementaire. « Or, tous ces lots sont déjà pris », précise-t-elle à regret.
Selon ses propos, la Ville leur a offert trois solutions pour les tirer de l’impasse dans lequel ils se trouvent. La première était d’utiliser les cuisines de la Légion de Hay River. « J’ai dit au maire que c’était une idée stupide! », affirme-t-elle, en spécifiant qu’elle ne veut pas avoir à jongler avec l’entourage de l’endroit souvent composé de gens sous l’influence de l’alcool ou de la drogue. Il leur a ensuite été proposé de solliciter l’aide de l’Église pentecôtiste, ayant un lot de libre entre l’Église et la clinique médicale. Par contre, Mme Rose sort une lettre de réponse donnée par l’Église pentecôtiste à leur demande de transfert. « Ils sont dans l’impossibilité de permettre que nous utilisions ou louions leur lot en raison de certains de leurs engagements et parce que ce n’est pas dans leur mandat », lit-elle. « Ce n’est apparemment pas dans leur mandat d’aider les pauvres! », ajoute-t-elle, déconcertée. Finalement, la troisième option repose entre les mains de l’Église catholique, possédant, elle aussi, des lots qui pourraient servir à la Soup Kitchen. « L’Église catholique est plus compliquée que les autres églises », expose Mme Rose, étant donné que l’évêque n’examine les demandes reliées à leur lot que deux fois par année et qu’il veut l’avis de la communauté de ses fidèles avant de donner une réponse. Elle croit toutefois qu’il s’agit pour le moment de l’idée la plus plausible étant donné le positivisme de l’église dans ce dossier. Même si la présidente admet sans hésitation qu’il leur serait impossible de déménager immédiatement en raison de l’hiver, elle confie qu’il s’agit d’une attente qui devient de plus en plus lourde à supporter.
Pour contrer l’attente et mettre toutes les chances de son côté, elle entend aussi soumettre une demande à l’Église anglicane possédant quelques lots de libre derrière son bâtiment. « Qui sait quoi d’autre il nous arrivera? », rigole-t-elle.
Interrogé sur ce qui tramait autour de la soupe populaire, le maire de la ville, Kelly Schofield, s’est démontré soucieux. Il a d’ailleurs signifié que la Ville serait prête à réinvestir l’argent de la vente du lot, où se trouve l’actuelle soupe populaire, dans la tuyauterie, la plomberie et toutes les autres factures nécessaires à la remise en marche de l’organisme communautaire. Laura Rose informe que, selon ses renseignements, Kingland Ford serait l’acheteur de ce lot. Cependant, même si la cause est louable, le maire Schofield mentionne, à son tour, qu’il n’est pas dans les mandats de la Ville de s’en occuper. « Nous sommes là pour aider, mais nous ne sommes pas là pour les diriger, ce n’est pas à nous, c’est à eux. » M. Schofield précise qu’il souhaite que le transfert se fasse le plus près possible de son emplacement actuel étant donné sa proximité avec les écoles de la ville. « Nous voulons les voir continuer à nourrir les affamés », assure-t-il, en ajoutant même qu’il voudrait même les voir prendre de l’expansion.
Laura Rose espère, elle aussi, voir ses locaux grandir lors du déménagement. « C’est mon rêve de voir la Soup Kitchen s’agrandir et même devenir une maison pour les sans-abri. » La soupe populaire peut accueillir moins d’une dizaine de personnes pour le moment, selon les règlements en vigueur aux TNO. Cependant, ces règlements leur donnent bien des maux de tête ces temps-ci. Selon Mme Rose, ils se sont resserrés de manière à ce qu’il devient de plus en plus ardu de recueillir la nourriture nécessaire.
Cependant, avec une hausse de 42 % de repas chauds remis en 2009, par rapport à 2008, le besoin est criant. La Soup Kitchen a offert 3 826 repas chauds et 275 sacs à lunch, l’an dernier. Selon les dires de Wayne Keefe, aussi de la Soup Kitchen, dans le journal The Hub, « Quand la cuisine est ouverte, 25 à 30 personnes sont nourries chaque jour, dont approximativement un sur trois est un enfant. ».
Mme Rose rappelle que « tout le monde, peu importe la communauté, doit être conscient de la situation économique et des gens qui ont besoin d’aide. On ne sait jamais si ce sera nous le prochain à avoir besoin de ces services. ».