La Gendarmerie royale du Canada de Yellowknife adapte ses méthodes d’intervention.
Pour une période estivale de quatre mois, une unité de la GRC patrouillera les rues et les sentiers de Yellowknife à vélo. Quatre membres ont récemment été sélectionnés pour former la première patrouille à deux roues de l’histoire des TNO. Parmi ces gendarmes figure un agent francophone détaché à Yellowknife depuis un peu plus d’un an maintenant.
André Duval a toujours été intéressé à faire partie d’une unité de vélo de montagne, comme on en voit dans tous les principaux centres urbains. Alors, quand s’est présentée l’occasion d’adhérer à la nouvelle patrouille de Yellowknife, il n’a pas hésité à poser sa candidature et à participer à une formation d’une semaine. Pour faire partie de l’unité, le gendarme Duval a dû satisfaire certains critères d’habileté et d’endurance. Par exemple, parcourir différentes distances en vélo dans un temps donné, évoluer dans un périmètre accidenté sans mettre le pied à terre, monter et descendre des marches…
« Tu dois être aux aguets sur un vélo, car un automobiliste peut ouvrir sa portière juste devant toi, et il te faut des réflexes pour freiner ta course, tourner », convient le gendarme. Selon lui, l’unité possède de bonnes bicyclettes, adaptées à leurs activités : « Ce ne sont pas les bicyclettes des professionnels du vélo de montagne, mais elles sont très bonnes pour nos interventions ». André Duval indique que c’est l’agent lui-même qui inspecte sa monture avant de l’utiliser. Il s’occupe des changements de pneus, mais, le cas échéant, laisse au magasin spécialisé le soin de réparer les vélos.
La température estivale fait qu’il est plus facile de patrouiller à vélo, mais la principale raison de la mise en place de cette escouade est que c’est durant l’été qu’il y a le plus de mouvement au centre-ville, et plus de gens utilisent les sentiers autour de la ville également. « Nous sommes portés à intervenir très rapidement, car nous sommes souvent dans le feu de l’action. Il arrive, la plupart du temps, que nous soyons témoins de délit, alors nous intervenons immédiatement », constate le gendarme, en avançant que les délinquants ne s’attendent pas à rencontrer des policiers qui ne sont pas dans leur voiture. « C’est plus discret, poursuit-il, et surtout c’est plus ouvert. Lorsque l’on patrouille derrière les vitres des voitures de police, on établit moins de contact. En vélo, nous parlons souvent au public et nous sommes plus dans l’environnement urbain. » Depuis un mois maintenant, André Duval remarque qu’il fait beaucoup de prévention lors de ses patrouilles. Il parle aux jeunes et visite plusieurs lieux de regroupement comme les terrains de jeux et le skate park. En plus des patrouilles, ce Néo-Brunswickois mentionne qu’il est régulièrement appelé pour assurer un service en français au sein de la GRC, par exemple pour aider des francophones de Yellowknife à faire des dépositions s’ils sont témoins d’un vol ou d’un accident. L’unité alterne ses effectifs du mardi au samedi avec une équipe complète intervenant les mercredis, jeudis et vendredis. De midi jusqu’à la sortie des bars, ces gendarmes en bicyclette ont déjà prouvé l’efficacité de ces patrouilles plus rapprochées, concrétisant, au fur et à mesure, l’avenir de cette unité pilote. En effet, plusieurs interventions ont déjà compromis du trafic de narcotiques, de la contrebande d’alcool, des entrées par effraction et des voies de fait.