le Lundi 21 avril 2025
le Jeudi 20 janvier 2011 13:34 | mis à jour le 20 mars 2025 10:37 Autochtones

Commission de vérité et de réconciliation du Canada Prête à écouter et à soutenir

Commission de vérité et de réconciliation du Canada Prête à écouter et à soutenir
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Des audiences partout dans le Nord et une permanence à Yellowknife : la Commission de vérité et de réconciliation du Canada se rapproche des survivants.

Ce sont 19 collectivités des trois territoires canadiens et du Nunavik qui accueilleront la tournée de la Commission de vérité et de réconciliation (CVR) chargée d’informer tous les Canadiens de ce qui s’est passé au cours des 150 années où des enfants ont fréquenté les pensionnats indiens établis au Canada. Du 15 mars au 27 mai 2011, des audiences organisées dans le Nord permettront à des survivants de ces pensionnats de livrer leur témoignage à la Commission. Le président de la CVR, le juge Murray Sinclair, rapporte qu’il était important pour sa Commission d’être présente là où résident les survivants et que cette tournée permettra à plusieurs qui ne peuvent pas se déplacer aux événements nationaux, comme celui qui se tiendra à Inuvik du 28 juin au 1er juillet prochain, d’être entendus.

« Un des trois commissaires sera présent lors de chacune des audiences que nous allons tenir. Parfois, dans des collectivités d’importance, nous siègerons tous les trois. Nous perdons des survivants tous les jours. Le temps presse, il est important d’aller le plus vite que possible à l’écoute du vécu particulier de tous ces survivants, mais également de ceux qui ont dû vivre avec ce fardeau par héritage », de dire Murray Sinclair.

Aux TNO, les autochtones pourront également bénéficier d’une permanence durant toute la durée du mandat de la CVR, c’est-à-dire jusqu’en 2014. Un bureau vient d’ouvrir ses portes au centre-ville de Yellowknife pour offrir information et soutien à tous les Canadiens.

Marie Wilson, l’une des trois commissaires de cette Commission, met en relief toute la dimension d’un témoignage. « S’il est important pour un survivant de pouvoir se confier ou s’exprimer sur ce qu’il a vécu, on ne devrait pas lui faire plus de dommages en le laissant sans soutien. C’est pour cela que nous sommes accompagnés de membres du personnel de Santé Canada afin d’offrir un soutien moral à ceux qui nous livrent leurs vérités. » Ce qui explique également pourquoi le nouveau bureau de Yellowknife sera ouvert aux consultations exclusivement sur rendez-vous. « Les survivants devront organiser leur séance pour qu’on puisse recueillir leur témoignage. Car un témoignage se termine lorsque la personne finit de parler. Il faut donc prévoir tout le temps nécessaire dans cette pièce sacrée installée dans nos locaux. »

Si la CVR a le mandat d’informer, elle a aussi le mandat d’inspirer tous les Canadiens à se réconcilier et à nouer de nouvelles relations qui se basent sur la compréhension et le respect mutuel. « Il faut ouvrir la compréhension des Canadiens non autochtones. Ils ont l’obligation d’intégrer ces années comme une partie très importante de leur histoire. C’est ça la réconciliation, et il faut qu’elle soit saine. »

Pour George Tuccaro, le commissaire des Territoires du Nord-Ouest qui était présent lors de l’ouverture officielle des locaux de Yellowknife, ce bureau est la réaffirmation que la CVR est sérieuse par rapport à la tâche qu’elle a à accomplir. « Ce bureau est un point de départ, il y en aura d’autres dans les autres territoires », avance celui qui a passé six ans de sa vie dans un pensionnat à Fort Resolution et qui dit que sa guérison est une épopée quotidienne.