Cinq vidéojournalistes parcourent le Nord canadien et découvrent leur métier.
Quarante jours sur le terrain, ce n’est pas donné à tous les journalistes, surtout lorsqu’ils sortent tout juste de l’école. Andrée-Ann Déry, 22 ans, diplômée 2011 de la Cité collégiale à Ottawa, fait partie de la cohorte des cinq vidéojournalistes envoyés dans le Nord cet été afin de produire des reportages qui seront diffusés sur Radio-Canada, en 2012. L’émission Caméra boréale utilise la fraicheur de ces jeunes reporters pour transmettre aux téléspectateurs et aux internautes une image actuelle des communautés et des individus qui résident au dessus du 60e parallèle.
L’expérience frôle la téléréalité, alors que les cinq participants, sélectionnés par le biais d’un véritable processus d’embauche, livrent également leurs états d’âme à une petite caméra de poing. « Le concept élaboré est nouveau, je découvre le Nord, je découvre mon métier, je fais quelques confessions sur mon expérience, les déplacements, les rencontres magiques, les lieux qui me touchent… Et au travers de cela, je produis cinq reportages de quelques minutes chacun. »
Avec ce mandat, ce n’est pas en toute légèreté que se déplace la journaliste. Autonome, elle transporte avec elle, deux ordinateurs pour le montage et la recherche, une caméra de télévision, un trépied, des disques durs externes et ses bagages. « C’est la réalité des VJ, assure Andrée-Ann Déry, il faut que tu sois efficace, dans le Nord ou non, tu es tout seul, tu es ton propre monteur, propre journaliste, propre recherchiste. Tu es une équipe à toi tout seule. » Elle mentionne tout de même que dans le cadre de ce projet, les cinq vidéojournalistes sont encadrés par une équipe de production qui les aide à distance.
À seulement deux semaines de la fin de son voyage, Andrée-Ann estime que c’est en tant que personne qu’elle a le plus évolué. « Je suis contente, je sais que réfléchir par moi-même et faire les bons choix, c’est quelque chose que je fais bien. J’ai rencontré différentes personnes, qui m’ont parlé de différents enjeux, cela m’a ouverte à beaucoup de choses. »
D’ailleurs, elle avance que ce sont ces rencontres qui l’ont enrichie le plus. Au fil des six villes septentrionales qu’elle a visitées, c’est la petite collectivité ténoise de Norman Wells qui restera son coup de cœur. « L’intervenante qui m’a accompagnée durant les dix jours que j’ai demeuré à Norman Wells m’a donné un temps inestimable. Le fleuve Mackenzie, les montagnes… j’ai le goût d’y retourner. » C’est aussi dans cette collectivité productrice de pétrole de la vallée du Mackenzie que la jeune femme a passé ses trois jours de vacances obligatoires. « Nous étions obligés de prendre trois jours de congé. Car tu restes toujours alerte, même sur la route, tu penses à tes reportages, et tu ne déconnectes jamais. Moi, j’en ai profité pour me reposer, mais je suis quand même allée filmer quelques paysages. »
Pendant son voyage, Andrée-Ann Dery a visité, Whitehorse, Dawson City, Inuvik, Norman Wells, Yellowknife et finira par Hay River où elle s’intéressera à la rentrée scolaire dans la seconde collectivité en importance des TNO.