Un étudiant de l’Université Carleton d’Ottawa, Nick Falvo, a mené une enquête sur l’implication du gouvernement territorial et fédéral dans le financement immobilier.
Ce qui ressort de la recherche de l’étudiant au doctorat Nick Falvo, en conférence à l’hôtel de ville de Yellowknife, le jeudi 24 novembre, c’est que le financement fédéral dans ce domaine est en déclin et cessera complètement d’ici 2038, mais que si rien n’est fait pour assurer un financement, des logements pourraient tout simplement devoir être abandonnés, laissant leurs résidents dans la rue.
Nick Falvo explique qu’il y a beaucoup de maisons et peu de logements sociaux, puisqu’il en coûte moins cher au gouvernement de procéder ainsi.
Toutefois, c’est au détriment des résidents qui, eux, doivent payer bien plus cher.
« Si une famille à faible revenu est dans une situation où elle est propriétaire de sa maison, explique Nick Falvo, elle devra assurer les coûts rattachés aux travaux et à l’entretien, ce qui peut coûter jusqu’à 15 000 à 20 000 $ par année. Alors si c’est trop cher payé pour cette famille, ce sera ensuite très difficile de respecter ses obligations. Les logements sociaux sont donc très importants pour les familles à faible revenu, mais les familles avec un revenu plus élevé vont mieux s’en sortir avec une maison. »
L’étudiant croit qu’il y a tout avantage à ce que le gouvernement investisse dans plus d’immeubles à appartements, surtout dans un endroit comme le Nord où il y a beaucoup de pauvreté.
Stratégie antipauvreté
La conférence a aussi donné la chance à quelques personnalités publiques d’exprimer leur opinion, comme la députée Wendy Bisaro, qui croit que le gouvernement territorial doit faire de la pauvreté et du logement l’une de ses priorités.
« Dans une stratégie antipauvreté, le logement est l’un des plus gros problèmes, insiste la députée de Frame Lake. Il y a aussi l’accessibilité à un logement, tout comme les moyens financiers. »
Wendy Bisaro n’était pas vraiment surprise des résultats en lisant le rapport de Nick Falvo. Elle est allée plus loin en citant que le phénomène des sans-abris est un dossier qui est géré par quelqu’un du bout de son bureau et que le gouvernement fédéral ne fait rien pour aider.
« Ottawa est en train de nous laisser tomber royalement, fustige la députée. Si nous en arrivons vraiment à 2038 sans financement, nous serons dans de beaux draps. Nous ne pouvons pas survivre sans le financement fédéral et c’est quelque chose qui se dit dans les trois territoires. »
C’est ce que croit aussi Josh Hamel, qui parlait au nom du député de Western Arctic Dennis Bevington.
« Le logement est un enjeu clé et il faut absolument fournir une aide adéquate », affirme Josh Hamel.
En faire une priorité territoriale
Mais avant de blâmer le gouvernement fédéral de son inaction, il est aussi important de regarder dans sa propre cour. Le gouvernement ténois ne dépense en fait que sept pour cent de son budget par année dans le logement, ce qui est très peu comparativement au reste du Canada.
« Ça doit devenir un enjeu pour une majorité des députés et pour le Cabinet, déplore Wendy Bisaro. Actuellement, il y a un manque d’unité à l’Assemblée législative et beaucoup de problèmes réglés sont des problèmes appartenant à des circonscriptions. Pourtant, ensemble, nous pouvons faire quelque chose. »
Son affirmation doit être vraie puisque le ministre responsable du logement et des sans-abris, Robert C. McLeod, ne pouvait être présent lors de la conférence et n’a délégué aucune personne du ministère pour le représenter.
De la même façon, la Société d’habitation des Territoires du Nord-Ouest a aussi refusé l’invitation à participer à la conférence.